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Le Maroc Economiquement isolé

Par Zahir Radji

L’Algérie a décidé de recourir à la carte économique pour faire pression sur le Maroc. Ce dernier a multiplié ses attaques contre le gouvernement et l’Etat algérien, en tentant de nuire à la stabilité et à l’unité nationale. 

 

Les mises au point du gouvernement algérien n’ont pas été prises en considération par les services du Roi Mohamed VI. En effet, la décision d’Alger de rompre ses relations diplomatiques est le résultat de l’entêtement d’El Maghzen qui veut imposer sa vision et sa feuille de route à toute la région. Outre le gazoduc maghrébin-Europe, dont le contrat ne sera pas renouvelé, les autorités algériennes veulent concrétiser dans les meilleurs délais le gazoduc Lagos-Alger-UE. Une fois ce projet est réalisé, le Maroc sera isolé économiquement, notamment en matière d’Energie. Actuellement, et grâce au gaz algérien qui transite ses territoires, l’industrie marocaine a tiré profit des prix du gaz algérien inchangé depuis pratiquement 1996. Le Maroc est contraint maintenant de recourir au marché international pour s’approvisionner en cette matière vitale pour le développement économique d’un pays. Les services d’El Maghzen qui travaillent pendant des années pour le détournement du tracé du méga projet du gazoduc transsaharien reliant le Négéria, Algérie et l’UE. Toutefois, la faisabilité économique de ce projet est coûteuse. Le professeur de relations internationales à l’Université d’Alger, Samaïl Debeche avait déclaré lors de son passage au Forum d’El Wassat que le Maroc avec son allié la France a tenté avec tous les moyens en sa possession, de convaincre les autorités nigériennes sur la nécessité de changer l’itinéraire du gazoduc, en passant par 13 pays africains, soit sur une distance entre 600 à 700 km. Sa concrétisation nécessitera un budget conséquent, variant entre 30 et 40 milliards de dollars ! Ceci réduira la compétitivité du projet et devient non rentable pour le Nigéria, a précisé M. Debeche. 

Les officiels nigériens se sont rendu compte, dira-t-il, que le tracé Logos-Alger est faible. D’abord, son coût de réalisation ne dépassera pas les 20 milliards de dollars, indique-t-il, et qu’une grande partie déjà du projet est déjà fin prête, notamment, sur le territoire algérien vers l’Europe. Il ne reste que la partie reliant Nigeria et le Niger. Une fois arrivé à Hassi Messaoud, le gazoduc sera livré directement à Arzew et Skikda pour être acheminé directement en Méditerranée ou en Europe. Autrement dit, le projet marocain, intitulé Gazoduc Africain Atlantique pour alimenter l’Europe, qui devait relier le Nigeria au Maroc et se voulait concurrent direct du gazoduc transsaharien de l’Algérie, est définitivement mort et enterré. Il a été qualifié par l’ex-ministre algérien de l’Energie, Abdelmadjid Attar, de «projet politique imaginaire».

Il est à rappeler que l’idée du gazoduc reliant le Nigeria à l’Algérie, avait germé dans les années 1980 et l’accord concrétisant la mise en œuvre du projet n’a été signé que le 3 juillet 2009 par les gouvernements du Niger, du Nigeria et de l’Algérie. Sa longueur est de 4 128 kilomètres et sa capacité annuelle de 30 milliards de m3. 

Il devrait permettre à ces pays d’avoir plus de parts dans le marché du gaz européen. Le TSGP va emprunter le territoire nigérien et permettra d’approvisionner l’Europe par l’intermédiaire des gazoducs déjà existants entre l’Algérie d’un côté, et l’Italie et l’Espagne, de l’autre.

Avant-hier, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a affirmé que l’Algérie accorde un intérêt particulier à la concrétisation « rapide » du projet de gazoduc transsaharien (TSGP) visant à connecter les gisements de gaz naturel nigérians à l’Europe via le réseau de gazoduc algérien.

«Nous accordons un intérêt particulier à la concrétisation rapide de cet important projet qui donnera un nouvel élan aux relations entre nos deux pays, en termes de coopération technique et de renforcement des capacités», a souligné M. Arkab dans son discours à l’occasion d’une rencontre au siège du ministère avec la délégation de l’Institut national des études politiques et stratégiques du Nigéria (NIPSS) qui effectue une visite en Algérie.

Ceci, a-t-il dit, induira des retombées socio-économiques importantes dans les pays de transit, dans le respect de la protection de l’environnement et du développement durable. A cet effet, le ministre a réitéré le souhait de la partie algérienne de voir le Nigéria ratifier l’accord intergouvernemental relatif au projet TSGP signé en 2009 à Abuja. Le projet est inscrit au programme du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), a-t-il fait savoir.

«Nous devrons œuvrer ensemble pour construire l’avenir énergétique de l’Afrique, à travers le renforcement des relations bilatérales », a-t-il plaidé, tout en relevant «les importantes ressources énergétiques» dont disposent les deux pays leur permettant de développer de nombreux projets d’intérêt commun. Ces projets vont contribuer, a-t-il mentionné, au développement du continent à travers l’amélioration de l’accès à l’énergie.

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