43,23% de bénéficiaires non déclarés à la Cnas

Sécurité sociale
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a affirmé, hier à Alger, que le système de sécurité sociale en Algérie accuse un déficit budgétaire de près de 580 milliards de DA. Il a expliqué que ce déséquilibre est dû, en premier lieu, pour non déclaration à la Cnas et Casnos d’une bonne partie de citoyens, soit 43,23% de la population active, mais paradoxalement, ils bénéficient de tous les services de la sécurité sociale.
S’exprimant lors de son passage au forum de la Radio nationale « Chaîne I», M. Zemali a souligné : «nous avons recensé 6 482 000 déclarés à la Cnas qui assure la couverture sanitaire (soins et médicaments) pour une population de 39 523 000 personnes !»
A cela s’ajoute, la hausse des dépenses de la Cnas, en particulier pour le remboursement de médicaments et congés de maladies. Durant l’année précédente, ajoute-t-il, «nous avons dépensé 212 milliards de DA pour les médicaments». Concernant les congés de maladie, la Cnas a enregistré, durant les 4 premiers mois de 2018, quelque 4 000 590, et ayant coûté près de 5 milliards de DA.
Devant cette situation «inquiétante», dira le ministre, «des mesures sont en cours d’élaboration pour y remédier. Une large campagne de sensibilisation est déjà engagée pour nos Caisses auprès de médecins prescripteurs et pharmaciens pour tenter de rationaliser les dépenses».
Ainsi, il a précisé que la mesure de présentation de la carte «Chifa» au niveau des hôpitaux servira à faire la part des choses entre les nécessiteux et autres catégories, tout en assurant que l’Etat maintiendra la gratuité de soins aux malades. Après ce diagnostic, des mesures «répressives» seront appliquées.
Pour le ministre, la solution pour le déséquilibre du système de la sécurité sociale réside dans l’obligation de cette population active à honorer ses cotisations envers la Cnas et Casnos. Évoquant la prise en charge de maladies chroniques, notamment les diabétiques, l’invité de la radio a relevé que pas moins de 13 milliards de dollars ont été déboursés uniquement pour les bandelettes, soit l’acquisition de 8 500 000 boîtes. C’est pour cela, affirme-t-il, que j’ai insisté sur la nécessité de rationaliser l’utilisation de ces bandelettes.
Concernant le taux du chômage en Algérie et les dispositifs de création d’entreprises, M. Mourad Zemali a affirmé que l’Etat accorde un intérêt particulier pour la lutte contre le chômage, à travers la mise en œuvre d’une série de mesures, ce qui a permis la stabilisation du chômage à 11,1% en avril dernier, en baisse légère par rapport à l’année précédente.
Par ailleurs, le ministre a été catégorique concernant la revendication des bénéficiaires d’Ansej, à savoir l’effacement des dettes, en affirmant qu’il n’aura pas lieu, du fait que 85% de ces jeunes entrepreneurs ont déjà remboursé leurs crédits.
«J’incite les jeunes universitaires et autres à se diriger vers l’entrepreneuriat qui est l’avenir du marché du travail en Algérie. Il y a des secteurs qui sont dans le besoins de PME, tels que l’industrie automobile et l’agriculture. Un constructeur automobile basé à Batna s’engage à la création de 1 000 sociétés de sous-traitance », a-t-il dit.