45 milliards de DA sont dans l’informel

Rien que pour le premier trimestre 2017
Le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes a été catégorique au sujet des activités de sa direction, et a affirmé sans ambages que les contrôles se font dans les règles de l’art, mais vu que l’ampleur de la fraude et pratiques non commerciale en Algérie, ces vérifications paraissent dérisoires.
Pour le premier responsable de cette direction, Abdelaziz Rmadnia, l’ampleur de la fraude en Algérie a atteint un tel degré, que malgré les efforts de sa direction (conséquents selon lui), ceux-ci paraissent dérisoires au point de soulever le mécontentement du citoyen.
En effet, selon les chiffres qu’il a donnés, rien que pour le premier trimestre de cette année, il a été enregistré 365 000 interventions qui se sont soldées par 40 000 contraventions et 37 dossiers transmis à la justice. Dans le même sillage, ce responsable a précisé aussi que 2 milliards de marchandises non conformes ont été saisies par ses services, et que pour 2016, la non facturation représente plus 75 milliards de dinars..
A titre d’‘exemple, rien que pour le premier trimestre 2017, il a été estimé 45 milliards de DA qui circulent dans l’informel.
Reste que la fraude est pratique comme un sport national et a atteint des sommets jusqu’ici inégalés. Pour M. Rmadnia, la fraude est une question sociétale surtout. Prenant l’exemple des multitudes Fast-Food qui prolifèrent sur le territoire national, celui a estimé que c’est une question sociétale, car pour lui si le citoyen est propre, son commerce le sera aussi.
A l’en croire, la faute revient aux autres. Qu‘il s’agisse de fraude ou d’hygiène des locaux commerciaux, les agents de contrôle font leur boulot, c’est le citoyen qui abuse, car si celui-ci avait été plus honnête, l’action de ses services ne serait pas noyée dans les profondeurs de cet épineux problème.
En matière de spéculation, le tableau est tout aussi noir. Qu’en on juge, rien que pour le première trimestre 2017, 244 tonnes de pommes de terre stockées dans des frigos ont été découvertes à Boumerdès et 200 tonnes d’oignons à Alger. Des quantités retenues pour alimenter la spéculation. S’agissant de l’hygiène au niveau des locaux commerciaux, 27 000 ont fait l’objet de fermeture en 2016.
Même si ces chiffres paraissent importants, ils ne sont rien face à l’ampleur de l‘informel et de fraude qui existe en Algérie.
Pour beaucoup d’économiste, toute cette situation est le fait de l’ouverture incontrôlée de l’économie qui a coïncidé avec une extension des phénomènes de fraude multiformes. Corruption, défaut de facturation, fuite de devises, majoration/minoration des prix, etc., qui coûtent chaque année des milliards à l’Etat.