La baisse continue des investissements dans l’exploration et l’exploitation des gisements de gaz naturel dans un contexte de décarbonation à marche forcée risque de provoquer de graves chocs énergétiques à partir de 2030, selon un rapport publié par l’Union Internationale du Gaz (IGU).
Malgré une diminution de la demande, qui s’explique essentiellement par les chocs d’approvisionnement et de prix liés au conflit russo-ukrainien, le marché reste sous-approvisionné et hautement sensible aux fluctuations de l’offre et de la demande.
Dans ce registre, le rapport, élaboré en collaboration avec le cabinet de conseil Rystad Energy et le leader européen du transport de gaz naturel Snam, relève que la production risque de s’effondrer progressivement durant les années à venir, en raison notamment d’une réduction de 58 % des investissements dans le secteur gazier entre 2014 et 2020.
En l’absence d’investissements conséquents, note le rapport, la production cumulée des différents projets gaziers déjà en cours d’exploitation et de ceux qui ont déjà fait l’objet d’une décision finale d’investissement (DFI) à travers le monde devrait atteindre environ 4100 milliards de mètres cubes (m3) cette année, avant de tomber à environ 3134 milliards de m3 en 2030, à mesure que les gisements arriveront à maturité.
La production, elle, devrait ensuite chuter à 1849 milliards de m3 en 2040, et à un peu moins de 1000 milliards de m3 au milieu du siècle en cours. Une situation qui risque fort d’entraîner des pénuries et de hausses des prix plus graves et plus fréquentes que celles enregistrées ces dernières années.
Et pour éviter de nouvelles crises énergétiques durant les décennies à venir, l’Union internationale du gaz recommande de poursuivre les investissements dans la chaîne de valeur du gaz naturel, en vue de répondre à la demande mondiale et à la croissance prévue dans certaines régions, tout en accélérant le développement des gaz renouvelables.