
Le rapport établi récemment par l’Union européenne portant sur les perspectives de la transition énergétique en Europe et son impact sur l’exportation du gaz algérien constitue une inquiétude de plus pour l’Algérie qui aura peut-être beaucoup de mal à exporter son gaz naturel vers le vieux continent après l’année 2030, ce qui rend la diversification de l’économie algérienne plus qu’une impérative.
Ce rapport établi par des responsables et d’éminents experts de l’Union européenne, dont Marck Leonard, président du conseil européen des relations extérieures, et Simoni Talia Petra, chercheur à l’institut Bruegel, prévoit que les efforts de la transition énergétique dans le vieux continent pour arriver à une «Europe verte», pèseront lourdement sur la capacité de l’Algérie à maintenir son portefeuille client dans le domaine de l’exportation du gaz.
Ce constat s’accentue encore plus avec les tentatives qui visent à étendre un gazoduc à partir du Nigeria pour arriver jusqu’au Maroc via plusieurs pays africains, en vue d’affaiblir le rôle énergétique de l’Algérie dans le bassin méditerranéen.
L’expert économique spécialisé dans le domaine du développement durable au Sud, Mokhtar Allali, affirme que «ces évolutions économiques d’ordre régionale et internationale, imposent à l’Algérie de réaliser une véritable diversification économique pour échapper à de tels effets qui pourront être néfastes», selon lui, sur l’avenir de l’économie algérienne, et ce en sus du «développement d’un secteur énergétique fort basé sur les énergies propres et renouvelables qui pourra alléger les effets négatifs d’un tel constat économique régional qui s’annonce très dur pour notre pays».
Dans la même lignée, l’expert s’est dit étonné de voir «des parties européennes faire l’impossible pour entraver le grand projet Dezetec avec le partenaire allemand dans le Sud algérien». «Ces défis imposent à l’Algérie de rompre avec certaines pratiques basées sur la désignation des responsables par téléphone et par allégeance ainsi que la diminution du taux d’inflation et la récupération de la valeur du dinar pour aboutir à un véritable saut dans le domaine de la production. Il faut également rétablir la confiance entre le pouvoir et le peuple après qu’elle a été impactée par les affaires de corruption qui ont éclaté», conclut-il. Par Meriem Khemissa
Synthèse et traduction : Aziz Lareche