Affaire Bouchouareb : Le parquet requiert 20 ans de prison et une lourde amende

Le procureur de la République près le Pôle criminel spécialisé dans les affaires économiques et financières de Sidi M’hamed a requis, ce mercredi, une peine de 20 ans de prison ferme assortie d’une amende de 800 millions de dinars à l’encontre de l’ancien ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb. Le parquet a également demandé la confirmation du mandat d’arrêt international émis à son encontre.
Dans le cadre de la même affaire, une amende de 32 millions de dinars a été requise contre sa société, Royal Arrival Corp., impliquée dans une vaste affaire de corruption et de blanchiment d’argent. Selon les investigations, l’ancien ministre aurait dissimulé des fonds en créant une société offshore en Suisse, utilisée pour des opérations financières illicites.
Une entreprise clandestine pour blanchir de l’argent
L’affaire a été déférée au Pôle économique et financier le 16 décembre 2024, après des révélations des autorités judiciaires suisses, relayées par le Ministère public à Genève. Ces investigations ont mis en lumière un système de blanchiment de capitaux orchestré par Bouchouareb, avec la complicité de responsables d’une entreprise turque.
En 2015, alors qu’il était membre du gouvernement, Abdeslam Bouchouareb aurait créé la société offshore Royal Arrival Corp. pour faciliter le transfert clandestin de fonds. À travers cette structure, il aurait dissimulé et transféré plus de 700 000 euros depuis la Banque de Bel Luxembourg vers la Banque nationale d’Abou Dhabi à Genève.
Les investigations ont également révélé que cette société avait bénéficié de privilèges indus dans le secteur des travaux publics, notamment au profit de l’homme d’affaires incarcéré Ali Haddad.
Un vaste dossier de corruption et de blanchiment
Poursuivi devant la troisième branche du Pôle économique et financier, l’ancien ministre est accusé de blanchiment d’argent, de détournement de fonds, et de transfert illicite de capitaux. Il est également soupçonné d’avoir octroyé des avantages indus et favorisé des contrats publics en contrepartie de privilèges financiers.