Alger, carrefour de la finance islamique : la BID réunit 2 000 décideurs pour façonner la croissance inclusive

Sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la capitale algérienne ouvre aujourd’hui les Assemblées annuelles 2025 de la Banque islamique de développement (BID). Jusqu’au 22 mai, plus de 2 000 délégués représentant les 57 pays membres convergent vers le Centre international de conférences « Abdelatif Rahal » pour explorer, sous le thème « Diversifier les économies, enrichir les vies », les ressorts d’une croissance inclusive fondée sur la résilience, l’innovation et l’éthique financière.
C’est la troisième fois, après 1990 et 2001, qu’Alger reçoit ces assises stratégiques — un privilège inédit qui confirme la confiance que lui accorde l’institution multilatérale et la solidité de leurs relations. Durant quatre jours, ateliers, panels de haut niveau et rencontres bilatérales se succèdent pour passer en revue les enjeux de la finance islamique, de la transition numérique et de la diversification économique au service d’un développement durable. Les débats s’enrichissent d’une réflexion sur le rôle renouvelé des waqfs comme vecteur social et sur les synergies Sud-Sud, qu’ancre le lancement officiel de la nouvelle plateforme de mise en relation du groupe BID.
En marge des travaux, un forum dédié au secteur privé et plus de quarante sessions B2B placent l’entrepreneuriat et l’innovation au cœur des discussions, tandis qu’une table ronde met en lumière les opportunités d’investissement et de commerce halal. Les Assemblées servent également de cadre à la réunion du Conseil supérieur d’Al-Aqsa et à celle du Conseil de la charia, soulignant la dimension éthique et sociétale de la finance islamique.
Point d’orgue attendu, la signature d’un ensemble d’accords de financement réunissant la BID et plusieurs départements ministériels algériens. Pour Ali Bouharaoua, gouverneur suppléant de l’Algérie auprès de la banque, ces engagements traduisent « l’ambition nationale d’ancrer l’économie dans les chaînes de financement conformes à la charia et de consolider un multilatéralisme de solidarité et de prospérité partagée ». Le président du groupe, Dr Mohammed Sulayman Al Jasser, salue une « occasion de proposer des solutions innovantes capables d’accélérer le développement durable ».
L’Algérie mobilise enfin un dispositif logistique et médiatique d’envergure pour offrir aux participants un cadre d’échanges optimal, tout en leur dévoilant la richesse culturelle et le potentiel économique d’un pays résolu à devenir un carrefour incontournable de la finance islamique mondiale.