Amélioration des conditions de travail des pêcheurs en Algérie : le Programme Economie Bleue présente un point d’étape
Lors d’une journée d’étude organisée ce lundi, le Programme Economie Bleue, Pêche et Aquaculture a présenté les résultats de ses dernières études sur la protection sociale et les conditions de travail des pêcheurs algériens. Cet événement, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative financée par l’Union européenne et coordonnée par le Ministère de la Pêche et des Productions Halieutiques, a réuni de nombreux partenaires institutionnels pour discuter des enjeux et des perspectives d’amélioration dans ce secteur crucial pour la sécurité alimentaire et l’économie du pays.
Des résultats préoccupants sur la protection sociale et les conditions de travail
L’une des études majeures présentées lors de cette journée a été celle portant sur les besoins et attentes des pêcheurs en matière de protection sociale. Menée auprès de 1 400 professionnels du secteur, cette étude a révélé des résultats préoccupants : 57 % des pêcheurs jugent leurs revenus insuffisants pour subvenir aux besoins de leur famille, tandis que 46 % souhaitent revoir le système de rémunération. Par ailleurs, l’étude a mis en lumière l’ampleur des difficultés rencontrées par ces travailleurs, notamment la baisse des captures, l’augmentation des coûts et un manque d’organisation dans la commercialisation des produits halieutiques.
Une autre étude, portant sur la sinistralité et les risques professionnels, a également été partagée. Les résultats ont mis en évidence que les pêcheurs sont exposés à plusieurs risques, dont les chutes et les glissades, représentant 27 % des accidents. De plus, plus de 70 % des pêcheurs souffrent de troubles ostéo-articulaires, en raison de la nature pénible de leur travail.
Le Programme Economie Bleue : des solutions en vue
Face à ces résultats alarmants, Chanez Zouadi, Directrice Nationale du Programme Economie Bleue, a réaffirmé l’engagement du programme pour améliorer les conditions de travail et la couverture sociale des pêcheurs. « Il est impératif d’agir pour garantir un accès à une protection sociale digne et une meilleure sécurité pour nos pêcheurs », a-t-elle déclaré. Selon elle, ces actions sont non seulement un impératif moral, mais aussi une condition essentielle à la pérennité de ce secteur vital pour le pays.
Le Programme Economie Bleue a présenté des actions concrètes visant à améliorer la situation dans les mois et années à venir, notamment la modernisation de la flotte, la formation des marins à la sécurité et la mise en place de mécanismes pour garantir une meilleure couverture sociale pour tous les professionnels du secteur.
Un secteur clé pour la sécurité alimentaire et l’économie nationale
Le secteur de la pêche en Algérie, bien que fondamental pour la sécurité alimentaire et l’économie nationale, souffre d’un accès limité à une protection sociale adéquate. En 2021, près de 25 000 pêcheurs n’étaient toujours pas affiliés à la sécurité sociale. Une situation que les autorités algériennes ont l’intention de corriger, en intégrant la protection sociale des pêcheurs comme une priorité stratégique.
Chanez Zouadi a souligné que le gouvernement algérien, sous la direction du Président de la République, a donné des orientations claires pour renforcer la sécurité et le bien-être des pêcheurs. Cela inclut des actions pour moderniser les infrastructures et garantir un environnement de travail plus sûr et plus équitable.
Un avenir meilleur pour les pêcheurs algériens
La journée d’étude a permis de faire un état des lieux précis des défis auxquels font face les pêcheurs algériens, tout en offrant des perspectives concrètes pour l’amélioration de leurs conditions de travail. La mise en place de mesures pour garantir leur protection sociale et leur sécurité est désormais au cœur des priorités du gouvernement et des acteurs du programme Economie Bleue.
Ainsi, la poursuite de ces actions sera essentielle non seulement pour le bien-être des pêcheurs, mais aussi pour le développement durable du secteur, en vue de répondre aux besoins croissants de l’économie bleue et de préserver les ressources maritimes du pays.