Trump à la Maison Blanche : quel avenir pour les relations entre les États-Unis et l’Algérie ? »
Avec l’investiture de Donald Trump à la Maison-Blanche, les interrogations sur l’avenir de la politique étrangère américaine se multiplient, notamment en ce qui concerne l’Afrique et l’Algérie. Dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques croissantes et des défis économiques majeurs, Dr Arslan Chikhaoui, expert en relations internationales et membre du Conseil consultatif d’experts du World Economic Forum, analyse les orientations probables de la nouvelle administration américaine.
Une continuité stratégique dans un monde instable
Selon Dr Chikhaoui, il serait utopique d’imaginer que Donald Trump puisse modifier les fondements de la politique étrangère américaine, façonnée par un ensemble d’institutions et d’influences, notamment les lobbies. Cependant, des ajustements pourraient être envisagés pour répondre aux défis contemporains, tels que les conséquences de la pandémie de Covid-19, les crises sociétales et les conflits internationaux.
Les États-Unis continueront à s’affirmer comme un leader mondial, en s’appuyant sur leur puissance militaire, leur influence diplomatique, leur indépendance en ressources naturelles et leur compétitivité commerciale. Cette stratégie, qualifiée de « smart power », combinera habilement le « soft power » et le « hard power ».
L’Afrique, un enjeu stratégique pour les États-Unis
Dr Chikhaoui estime que l’administration Trump poursuivra une approche économique axée sur une zone de coopération englobant l’Amérique latine et l’Afrique. L’objectif est de contrer l’influence croissante de la Chine et de repositionner les États-Unis comme un partenaire alternatif aux relations traditionnelles de l’Afrique avec l’Europe.
En Afrique, l’intérêt des États-Unis se concentrera sur l’accès aux ressources naturelles stratégiques, notamment les minerais rares, et sur la sécurisation des voies maritimes. Des pays comme l’Algérie, le Nigeria ou l’Afrique du Sud joueront un rôle clé dans cette stratégie.
L’Algérie, un partenaire de choix
L’Algérie, de par son poids régional et son expertise reconnue dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, devrait voir ses relations avec Washington se renforcer. Les coopérations bilatérales, notamment dans le domaine de la sécurité, resteront un pilier central. Par ailleurs, l’Algérie continuera de bénéficier de l’appui américain pour ses efforts de stabilisation régionale, notamment en Libye et au Mali.
Sur le plan économique, les relations dans le secteur énergétique, historiquement solides, devraient se consolider, surtout avec l’accent mis par Trump sur les énergies fossiles.
Un partenariat renforcé mais mesuré
Malgré une continuité dans les domaines militaire et sécuritaire, Dr Chikhaoui souligne que l’Afrique du Nord ne figurera pas parmi les priorités immédiates de l’administration Trump. Cependant, la coopération dans des secteurs stratégiques, tels que la lutte contre le terrorisme et le développement économique, sera maintenue, voire intensifiée.
En conclusion, l’expert en relations internationales estime que sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis continueront à consolider leurs liens avec l’Algérie, tout en adaptant leur stratégie pour répondre aux défis géopolitiques et économiques mondiaux.
