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Automobile : l’État passe à l’offensive contre la spéculation avec une plateforme numérique de contrôle

Face à la flambée incontrôlée des prix sur le marché des véhicules neufs, l’État algérien serre la vis. Le ministère de l’Industrie s’apprête à lancer une plateforme numérique intersectorielle dédiée au suivi des ventes de voitures fabriquées localement. Objectif : reprendre le contrôle d’un marché miné par la spéculation et imposer une nouvelle discipline commerciale.

Cette initiative, débattue lors d’une réunion de coordination présidée par le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, en présence de plusieurs départements ministériels et des services de sécurité, vise à instaurer un système de traçabilité des ventes, en particulier pour des modèles très demandés comme le « Doblo Panorama » de Fiat, assemblé en Algérie. Ce véhicule, devenu emblématique des dérives actuelles, se retrouve rapidement entre les mains de revendeurs qui en gonflent artificiellement le prix, au détriment du consommateur final.

Au-delà de la réponse conjoncturelle, cette plateforme incarne une volonté politique de réformer en profondeur le mode de régulation du marché automobile. Elle marque un tournant vers une gouvernance numérique du secteur, où la transparence et la traçabilité deviennent les nouveaux piliers de la régulation. En associant les ministères de l’Intérieur, de la Justice et du Commerce, le gouvernement affiche une approche transversale, mêlant cadre juridique, contrôle commercial et mesures coercitives.

Cette initiative s’inscrit également dans un contexte plus large de redéploiement industriel. L’Algérie, qui cherche à bâtir une véritable filière automobile intégrée, ne peut se permettre de laisser les circuits de distribution être confisqués par des réseaux parallèles. La spéculation nuit à la crédibilité du secteur, freine l’accès aux véhicules pour les ménages et compromet la stabilité des prix à la sortie d’usine.

À travers cette démarche, le ministre de l’Industrie a réitéré l’engagement de l’État à protéger le consommateur et à mettre fin à l’emprise des lobbys de revendeurs. Il s’agit d’un signal fort en faveur d’un marché plus transparent, mais aussi d’une économie productive affranchie des logiques de rente.

Reste à savoir si cette plateforme numérique, dont les contours restent à préciser, sera en mesure de répondre aux attentes. Sa réussite dépendra autant de la rigueur de son déploiement que de la capacité des institutions à l’accompagner dans la durée.

 

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