Bendjama appelle le Conseil de sécurité à agir pour préserver sa crédibilité
Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a lancé un appel urgent au Conseil de sécurité, l’exhortant à prendre des mesures décisives pour préserver ce qui reste de sa crédibilité et imposer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Cette intervention a eu lieu mercredi soir lors d’une réunion consacrée à la situation au Moyen-Orient, notamment la question palestinienne, organisée à la demande conjointe de l’Algérie et de la Slovénie.
Bendjama a fermement condamné l’utilisation de la famine comme arme de guerre par l’entité sioniste, qualifiant cette pratique de « crime de guerre ». Il a rappelé que le Conseil de sécurité avait déjà adopté des résolutions interdisant cette méthode inhumaine, et a insisté sur la nécessité d’une action urgente pour protéger les civils à Gaza, soumis à un blocus meurtrier et à une crise humanitaire sans précédent.
L’ambassadeur algérien a mis en lumière les souffrances infligées aux Palestiniens, notamment l’entrave à l’acheminement de l’aide humanitaire. Selon les données des Nations unies, seulement 52 camions d’aide parviennent quotidiennement à Gaza, contre 500 avant octobre 2023. M. Bendjama a également déploré que 96 % des Gazaouis souffrent d’insécurité alimentaire extrême, un acte qu’il qualifie de « délibéré ».
Le diplomate a également dénoncé les attaques visant le personnel humanitaire, révélant que 222 employés de l’UNRWA avaient été tués et que deux tiers de ses installations avaient été détruites. Il a affirmé que cette organisation est cruciale pour l’assistance aux réfugiés palestiniens et que les tentatives israéliennes de la dissoudre constituent une attaque directe contre les droits des Palestiniens.
Bendjama a souligné que la violence militaire ne garantira ni la sécurité ni la stabilité au Moyen-Orient. Il a insisté sur le fait que la paix ne sera atteinte que lorsque le peuple palestinien recouvrera ses droits inaliénables et que l’occupation prendra fin. Il a mis en garde contre les risques d’une escalade sans précédent si la communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité, n’agissent pas immédiatement.
Le diplomate a également présenté un sombre bilan des violences à Gaza, faisant état de 42 000 martyrs, dont 60 % de femmes et d’enfants, et de 100 000 blessés, dont beaucoup resteront handicapés à vie. Plus de 900 familles ont été entièrement décimées, tandis que 17 000 enfants sont désormais orphelins. Il a décrit la bande de Gaza comme un « cimetière à ciel ouvert », où 66 % des infrastructures ont été détruites.
Enfin, Bendjama a dénoncé les menaces israéliennes visant à expulser de force les malades et les équipes médicales des hôpitaux de Gaza, un acte qu’il a qualifié de « violation flagrante du droit international ». Il a condamné le silence de la communauté internationale face à ces crimes, affirmant que ce silence s’apparente désormais à une « participation active » à ces atrocités.
Le représentant algérien a conclu en appelant le Conseil de sécurité à transformer les aspirations du peuple palestinien en réalité, faute de quoi le Moyen-Orient risque de sombrer dans une guerre sans précédent.