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Besoins d’intégration de la stratégie des constructeurs

Par Abdelkader Mechdal

Deux grands éléments sont à prendre en charge dans le cas de l’industrie automobile, et d’une façon prioritaire, vu l’importance du dossier pour l’Algérie et ses engagements avec ses partenaires étrangers, surtout dans cette phase postélectorale des présidentielles, qui remet les pendules à l’heure quant à la prise de décision concernant l’accompagnement effectif du développement de l’industrie en général, et celle de l’automobile en particulier.

Le premier élément est celui en relation avec l’approvisionnement du marché national. Les quotas à délivrer officiellement pour l’année prochaine 2020, en matière d’importation des kits SKD/CKD, sont calculés en relation avec les disponibilités financières du pays, ce qui limiterait le niveau de la production à l’interne, et aura à pousser les consommateurs à se retourner vers d’autres alternatives, dont l’importation directe des véhicules de moins de 3 ans dans le cadre des dispositions de la loi de finances 2020. Ce qui est sûr, c’est que la commande nationale de véhicules, qui atteint les 350 000 unités par an, paraît incompressible, vu l’importance du parc national qui aura besoin de se renouveler, non seulement en nombre mais aussi en qualité.

Le second élément est en relation avec la satisfaction de la commande nationale en véhicules, à partir de la stabilisation de l’intervention des industriels étrangers détenteurs des marques qui ont déjà procédé au montage en Algérie. Là, il est indispensable de proposer une nouvelle stratégie pour le montage/assemblage, pour essayer d’éviter les lacunes apparues lors des anciens exercices qui ont été marqués par des ruptures de stocks en kits, ce qui a influencé négativement l’activité, avec un temps perdu en attente de la livraison des intrants, ce qui ne la rentabilise pas avec des conséquences connues comme le passage vers une situation de chômage technique, qui déstabilise la main-d’œuvre. 

La solution la plus objective et la plus réalisable, si les nouvelles autorités veulent garder un certain niveau d’activité de montage en Algérie, est d’inscrire cette industrie dans la stratégie industrielle du constructeur étranger, en lui permettant de se réorganiser, en abolissant l’obligation de faire associer un partenaire algérien, sauf s’il fait le choix lui-même, d’avoir affaire à des associations en joint-venture. De l’autre côté, il est important de signifier à ces parties étrangères qu’il faudrait passer à l’exportation d’une partie de la production à partir de leurs usines en Algérie, pour financer la partie devises pour s’approvisionner en kits, ce qui maintiendrait un niveau de financement en devises par le projet lui-même sans lâcher l’autre obligation qui est de faire augmenter le taux d’intégration national de l’industrie naissante. Dans ce cas, seuls les constructeurs les plus attirés par les avantages de l’investissement dans le pays, auront à consolider leur présence, tandis que les autres, ils vont lâcher prise de soi-même. Cette solution est d’importance dans le sens de libérer la finance de l’Etat de dépenses en devises au moins le temps de sortie de la crise financière actuelle, et d’intégrer l’industrie de l’automobile dans la logique du marché, ce qui contribuerait à la diversification réelle de l’économie.

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