Bruxelles ouvre une procédure contre Alger: Nouveau bras de fer entre l’Algérie et l’Union Européenne

Les mesures de régulation des importations et des investissements prises par les autorités algériennes ces dernières années ne plaisent guère à Bruxelles. La Commission européenne a annoncé, ce vendredi 14 juin, l’ouverture d’une procédure de règlement des différends contre l’Algérie, dénonçant des “restrictions” affectant les exportations européennes vers le pays et les investissements dans divers secteurs.
Les relations commerciales entre l’Algérie et l’Union européenne, premier partenaire commercial d’Alger, sont ainsi mises à mal. En 2023, l’Union européenne représentait plus de la moitié des échanges extérieurs de l’Algérie, malgré une diminution notable des importations algériennes en provenance d’Europe, passant de 22,3 milliards de dollars en 2015 à 14,9 milliards en 2023.
Dans son communiqué, Bruxelles a pointé plusieurs secteurs touchés par ces restrictions, notamment les produits agricoles et l’automobile. La Commission européenne souhaite engager un dialogue constructif pour lever les restrictions imposées, comme les licences d’importation aux effets équivalents à une interdiction, l’exigence d’utilisation de pièces locales pour les subventions aux constructeurs automobiles, et le plafonnement de la participation étrangère dans les entreprises d’importation.
La Commission européenne souligne des “efforts infructueux pour résoudre la question à l’amiable”, justifiant ainsi l’initiative pour “préserver les droits des entreprises et exportateurs européens en Algérie”, et pour répondre aux préoccupations concernant le choix restreint de produits pour les consommateurs algériens.
Pour Bruxelles, les mesures algériennes mises en place depuis 2021 sont en violation des engagements pris par l’Algérie dans le cadre de l’Accord d’association UE-Algérie, en vigueur depuis 2005. Si cette procédure de règlement des différends n’aboutit pas, l’Union européenne pourrait envisager de recourir à un panel d’arbitrage.