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Ça s’inscrit dans le droit-fil de ce qui a été décidé en 2008

Boumediene Derkaoui à propos de la création du holding télécoms

Rattacher des entreprises publiques aux différents ministères c’est, selon Boumediene Derkaoui, faire dévier ces départements de leur rôle primordial qui est beaucoup plus noble.

Le Conseil des participations de l’État (CPE) qui est une instance gouvernementale instituée par l’ordonnance n°01-04 du 20 août 2001, relative à l’organisation, la gestion et la privatisation des entreprises publiques économiques, a décidé, tout au début de ce mois, de mettre Algérie Télécom et ses filiales sous la coupe d’un holding dédié aux télécommunications.

Une décision qui a été perçue par certains observateurs comme une volonté de rompre avec les anciennes pratiques organisationnelles qui consistaient à mettre l’entreprise publique sous la tutelle de son secteur d’activité.

Pour Boumediene Derkaoui, spécialiste des actifs publics marchands, ex-PDG de Saidal et consultant pour l’organisation des actifs, la dernière décision s’inscrit dans le droit-fil de ce qui a été décidé en 2008, lorsque les pouvoirs publics ont décidé de rattacher l’ensemble des SGP (Société de gestion des participations) aux ministères sectoriels en fonction de leur domaine d’activité.

Jusqu’en 2008, poursuit l‘ex-PDG de Saidal, l’ensemble des SGP, en nombre de 28, ainsi que les groupes tels que Saidal, Air Algérie, Sonelgaz, la SNTA et autres, étaient rattachés au ministère de la Participation qui jouait le rôle de secrétariat du conseil de participation, présidé, à l’époque, par le chef du gouvernement qui agissait en représentant de l’Etat actionnaire.

Donc la rupture avec ce schéma a été opérée, selon Boumediene Derkaoui, en 2008 et la dernière décision s’inscrit en droite ligne de ce qui était entrepris précédemment ce qui fait qu’aujourd’hui nous avons la totalité des anciennes SGP  ou des groupes qui sont constitués rattachés aux différents ministères à l’exemple des entreprises du bâtiment qui sont rattachées au ministère de l’Habitat, les groupes industrielles au ministère de l’Industrie.

Boumediene Derkaoui affirme avoir exprimé des réserves, lorsqu’il a été consulté en 2008, en prédisant une confusion et une perturbation qui va affecter le fonctionnement des entreprises publiques.

Certes, il y avait du temps du ministère de la Participation des insuffisances, ajoute notre expert, qui, au lieu d’être levées, elles ont été accentuées de sorte qu’on est allés vers des déviations et des dérives plus graves, la meilleure expérience qu’on pouvait enregistrer, selon lui,  concernant le fonctionnement des entreprises et leur relation avec l’Etat actionnaire se situe dans la deuxième moitié des années 90 avec les holdings, je peux en témoigner, poursuit l’ancien PDG de Saidal, puisque j’étais membre du directoire et président de holding par la suite.

A cette époque, ajoute Boumediene Derkaoui, caractérisée par un contexte de ressources rares, car nous étions dans une période d’ajustement structurel et c’était le FMI qui dictait les conduites de 1988 à 1998 sur le plan économique et monétaire, les onze holdings ont fait un travail colossal de remise en ordre, d’actualisation de patrimoine et un assainissement du secteur malgré la facture sociale lourde qui a été payée, et les holdings jouissaient d’une parfaite autonomie en tant qu’intermédiaire par rapport à l’Etat, puissance publique, et les entreprises publiques.

Rattacher des entreprises publiques aux différents ministères c’est, selon Boumediene Derkaoui, faire dévier ces départements de leur rôle primordial qui est beaucoup plus noble que la gestion pour laquelle ils ne sont ni préparés ni spécialisés.

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