La réalité du terrain l’impose. L’Algérie doit impérativement nouer des partenariats d’exception avec des pays leaders dans le domaine de l’énergie renouvelable, à l’instar des Etats-Unis, la Chine et l’Allemagne.
C’est ce que le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems-Eddine Chitour a souligné hier lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale. Ces partenariats stratégiques sont, indique-t-il, le seul moyen pour l’Algérie de rattraper le temps perdu dans sa transition énergétique.
«Il nous faut s’accorder à des grands locomotifs dans le domaine des EnR afin d’aller rapidement dans notre programme des énergies renouvelables. Nous devons faire des partenariats stratégiques qui vont nous faire sortir de l’hybride à la souveraineté énergétique», a-t-il précisé.
Indiquant que le temps joue contre nous, le professeur Chitour a souligné également l’impératif de lancer des programmes annuels de 1 000 mégawatts d’électricité d’ici 2035. Ceci, affirme-t-il, permettra à l’Algérie d’atteindre son objectif à savoir produire 15 00 MW d’électricité en énergie propre. Le ministre a fait savoir que des appels d’offres seront lancés pour choisir les entreprises pour la concrétisation de ce programme EnR. Il se fera dans une transparence totale, tout en assurant qu’il n’y aura pas de passe-droit. «Nous avons déjà reçu des demandes dans se sens, mais notre réponse est claire : seul le moins disant qui sera maintenu», a-t-il affirmé. Sur au autre registre, l’intervenant a précisé que la réalisation de 1 000 MW d’installations solaires au cours de 2021 permettra d’économiser 1,5 milliards de mètres cubes de gaz. C’est à travers ces économies en gaz naturel non consommé que l’Algérie, selon M. Chitour, financera ses centrales solaires.
Le pays possède, a-t-il étayé, 2 500 milliards de m3 de gaz de réserves, alors que la consommation nationale est de 200 milliards de m3 gaz/an. Cela fait dire, explique-t-il, qu’en 2028, «la consommation est telle qu’il faudra choisir entre consommer ou exporter».
«Nous risquons d’avoir un sérieux problème. À cet effet, j’estime qu’on doit cesser d’investir dans la réalisation de stations thermiques. Sonelgaz est appelée à faire sa mutation vers l’énergie propre», a plaidé le professeur Chitour. Et d’ajouter : «Continuer à consommer le gaz naturel avec cette cadence c’est un véritable scandale».
Par ailleurs, M. Chitour a évoqué l’une des principales missions de son département ministériel consistant à réaliser des économies d’énergie au niveau de l’ensemble des secteurs de consommation ciblant le résidentiel, l’habitat et le transport.
Il a également cité l’objectif de rendre les mosquées plus rationnelles en termes de consommation d’énergie, précisant qu’une commission travaille à réhabiliter les mosquées du pays et à réaliser une mosquée verte au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdallah (Alger- Ouest). S’agissant du transport, le ministre a indiqué que pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, des bus convertis en GPLc vont être mis en circulation au niveau de la capitale permettant ainsi une économie de 30% de la consommation de diesel.
Le ministre, a en outre, évoqué plusieurs actions menées par les plusieurs institutions du pays afin d’intégrer la locomotion électrique en Algérie.
Ainsi, plusieurs bornes électriques, a-t-il dit, ont été importées et bientôt installées. Des véhicules électriques devraient également être acquis, selon le ministre, affirmant que le coût des véhicules peut être estimé à 10 000 euros seulement.
Par Zahir Radji
