Clôture du projet STED-AMT en Algérie : une avancée stratégique pour l’adéquation compétences-marché du travail
Après cinq années d’engagement, le projet STED-AMT, initié en Algérie en 2020 sous l’égide de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), a officiellement pris fin. La cérémonie de clôture, organisée en partenariat avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale (MTESS) et soutenue financièrement par l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA), a mis en lumière les réalisations du programme et son impact sur l’adéquation entre les compétences et les besoins sectoriels.
Un projet structurant pour la diversification économique
Lancé dans le but de renforcer la compétitivité et de favoriser la création d’emplois, le projet STED-AMT s’est concentré sur trois secteurs clés : l’huile d’olive, les dattes et l’électroménager. Grâce à une approche méthodologique rigoureuse, il a permis d’évaluer les besoins en compétences et de développer des formations adaptées aux exigences du marché. Lors de son allocution, le directeur du Bureau de l’OIT pour l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, Dr. Halim Hamzaoui, a qualifié ce projet de véritable « aventure », soulignant son rôle dans l’harmonisation des stratégies sectorielles. De son côté, le directeur de la KOICA a insisté sur l’urgence d’accélérer l’accès aux nouvelles compétences, notamment dans les technologies émergentes.
Des réalisations concrètes au service des compétences
Le projet STED-AMT a permis de mener des études approfondies sur les besoins en compétences dans les secteurs de l’huile d’olive, des dattes et de l’électroménager. Ces analyses ont contribué à la mise en place d’infrastructures de formation adaptées, notamment un laboratoire d’analyse de la qualité de l’huile d’olive à Tizi Ouzou et un laboratoire de valorisation des déchets de dattes à Touggourt. Par ailleurs, des formations ont été organisées au profit des chercheurs d’emploi, producteurs et exportateurs afin de renforcer leurs capacités et leur employabilité. Dans le même cadre, un Club de Recherche d’Emploi (CRE) a été créé à Bordj Bou Arreridj pour accompagner les demandeurs d’emploi à travers un programme de formation et d’orientation.
L’initiative a également favorisé le renforcement des partenariats entre l’Algérie et la Corée du Sud dans le domaine de la formation à l’exportation. Des ateliers d’échange ont été organisés entre chercheurs algériens et coréens, et une convention a été signée entre l’École Supérieure Algérienne des Affaires (ESAA) et l’Université Dongguk en Corée, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles perspectives de coopération académique et professionnelle.
Vers une pérennisation des acquis
Afin d’assurer la continuité et la durabilité des actions entreprises, le projet STED-AMT a reposé sur une stratégie en trois étapes. La première phase a consisté à sensibiliser les acteurs économiques et institutionnels à l’importance de l’anticipation des besoins en compétences. Dans un second temps, la méthodologie STED a été introduite à travers des formations spécifiques sur l’évaluation des futurs besoins en compétences et la gestion axée sur les résultats. Enfin, la dernière phase a porté sur l’institutionnalisation de cette approche avec la mise en place de Conseils Sectoriels de Compétences (CSC) et d’un Conseil National de Compétences (CNC), garantissant ainsi une meilleure coordination entre les différents acteurs du marché du travail.
Un levier pour le développement économique durable
Selon Malak Attailia, Directeur général de l’Emploi et de l’Insertion, ce projet marque une transition vers une meilleure adéquation entre les compétences et les besoins économiques de l’Algérie. Il appelle ainsi à poursuivre les efforts pour garantir un développement inclusif et pérenne. Les retombées du programme devraient se faire sentir à court, moyen et long terme, à travers l’élaboration de stratégies sectorielles adaptées, le renforcement des capacités des acteurs économiques et une meilleure sensibilisation aux enjeux des compétences émergentes. Grâce à cette initiative, l’Algérie s’équipe d’outils stratégiques pour mieux répondre aux défis de la compétitivité et de l’innovation, tout en soutenant son ambition de diversification économique.
