
Par Zahir Radji
La visite d’Etat du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à partir de ce samedi au Qatar, constitue une opportunité pour renforcer les relations fraternelles entre les deux pays, élargir la coopération bilatérale et poursuivre la coordination et la concertation sur les questions arabes et régionales d’intérêt commun.
Cette visite de deux jours, qui intervient à l’invitation de l’Emir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s’inscrit dans le cadre du «renforcement des relations fraternelles entre les deux peuples frères et de la promotion de la coopération bilatérale, en consécration des relations solides et séculaires unissant les deux peuples et les dirigeants des deux pays», a indiqué un communiqué de la Présidence de la République. Le Président Tebboune aura également à participer au 6e sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), prévu à Doha.
Le président Tebboune et Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani s’étaient rencontrés, en février 2020, dans le cadre d’une visite officielle effectuée par Cheikh Tamim en Algérie. Lors de cette visite, les deux parties se sont félicitées de l’évolution «positive» des relations établies entre les deux pays et convenus d’ «élargir les domaines de coopération de manière à exploiter les capacité des deux pays».
Outre les volets politique et diplomatie, l’Algérie et le Qatar œuvrent à réaliser un saut qualitatif en matière de coopération économique et commerciale, tel qu’il a été décidé lors de la première réunion du Conseil d’affaires mixte algéro-qatari, tenue avril dernier par visioconférence. Au volet économique, la coopération bilatérale a connu un saut qualitatif, notamment après la mise en place du complexe AQS, sis à Bellara (Jijel), considéré comme le fruit d’un partenariat fructueux de l’ordre de 2 milliards de dollars. Dans le domaine des télécommunications, l’opérateur de la téléphonie mobile Ooredoo, installé en Algérie depuis 2004 et classé en troisième place sur le marché algérien, compte jusqu’à ce jour quelque 12,5 millions d’abonnés aux technologies 3G et 4G. Avec ces investissements, le Qatar est considéré comme étant le premier investisseur étranger en Algérie, avec un taux de 73% des IDE réalisés dans notre pays.
Kherchi : « le Qatar, un partenaire stratégique pour l’Algérie»
Ce taux a été révélé hier par le président de la Chambre algérienne de commerce et d’Industrie (CACI), en l’occurrence Chebab Tayeb, dans une déclaration à l’agence de presse qatari (QNA news).
Indiquant que le volume des échanges commerciaux entre les pays a connu une augmentation significative, durant la période récente, le président de la CACI a souligné l’existence d’une volonté réelle pour accroitre le volume des investissements notamment dans le domaine de la pétrochimie.
Des rencontres bilatérales seront organisées au courant de ce premier semestre de 2022 entre les hommes d’affaires qataris et algériens pour trouver de nouveaux domaines de coopération, ajoute le même responsable. Actuellement, pas moins de 115 sociétés mixtes algéro-qatari sont en activité sur le sol algérien, dans divers domaines (pétrochimie, exploitation de l’or, acier). Selon l’expert en économie, Ishak Kherchi, le nombre de projets qatari devrait s’accroitre dans les mois à venir, notamment avec la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement et l’orientation de l’Algérie au développement de l’agriculture saharienne intensive. Le Qatar a une grande expérience dans ce domaine et pourra apporter beaucoup pour l’Algérie, notamment en matière de savoir-faire et les Fonds nécessaires pour le développement de ce genre l’agriculture, nécessitant une technicité spéciale et des financements importants, dira l’expert en économie Ishak Kherchi. L’ambassadeur qatari en Algérie avait affiché clairement les intentions des entreprises qataries de venir investir en masse sur le sol algérien. La visite de Tebboune sera également une occasion, dira-t-il, d’exposer les grandes lignes de la nouvelle loi et les avantages fiscaux et parafiscaux accordés aux investisseurs étrangers notamment dans les régions du grand Sud. «Il est important d’expliquer les changements opérés à notre premier investisseur étranger en Algérie», insiste Kherchi. Parmi les autres secteurs ouverts à l’investissement, il y a le domaine de l’Education et l’enseignement supérieur, à travers la création d’écoles et universités privées dans notre pays. Ajoutant à cela, le domaine du tourisme et du sport. L’ouverture d’un bureau en Algérie par le réseau médiatique sportif qatari « BeIN Sports » permettra de faire promotion à notre pays, notamment avec l’événement de 19e édition des Jeux méditerranéens prévus à Oran cet été.