Contribution de la femme dans la relance des activités productives

PAR CHERIF ASSIA: Professeur à l’ENSSE
Les statistiques au 4 ème trimestre 2013 annoncées par l’ONS sur la situation de l’emploi et du chômage révèlent les données suivantes : En termes d’effectif la population active du moment, au sens du PIB, est estimée en 2013à 11964000 personnes, un accroissement de 4,7% par rapport à septembre 2012, dont on trouve le nombre de femme active 2.275000, soit 19% de la population active totale (ONS, no 653, 2013, P1).
La femme est devenue l’actrice du développement humain dans tous les secteurs, sa participation active à l’éducation, la santé, les medias, la vie politique, c’est un pilier essentiel du progrès, de fait de l’important rôle qu’elle joue dans l’éducation des enfants, et au sein de la famille, et la société en général. C’est ainsi que les questions liées à la condition féminine ont été rendues visibles et ne peuvent plus échapper à tout observateur averti. Malgré que l’Algérie enregistre un taux d’activité féminine très faible, l’effectif des femmes occupées s’est considérablement accrue, a été multiplié par 10 en l’espace de 36 ans entre 1977 et 2013, ainsi que l’emploi féminin sur l’emploi total a doublé passant de 7,6% en 1977 à 17,5% en 2013.
Cette progression s’explique, selon les données et études disponibles par la généralisation de l’enseignement obligatoire qui a donné l’accès à l’éducation massive des filles d’où l’arrivée sur le marché du travail des générations plus instruites, le recours de plus en plus élargi à la planification familiale, qui enregistre une baisse de la fécondité, en effet l’indice synthétique de fécondité est passé de 7,9 enfants par femme en 1970, à 7 enfants par femme en 1980. 4,5 enfants en 1990, 2,4 enfants par femme en 2000, et il se situe actuellement à 3,02 enfants par femme en 2012, l’âge moyen au premier mariage a été affecté par une augmentation passant de 18,3 ans en 1966, à 20,9 ans en 1977, et il est actuellement à 30 ans en 2012, sans oublier la progression de la pauvreté, on estime 30% le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de la pauvreté, et la dynamique du secteur informel drainant d’avantage de femmes sur le marché du travail.
D’autre part la situation de la population occupée de même très faible passant de 7,7% en 1977 à 11,6% en 1992, et se situe actuellement à 17,6 en 2013 en terme d’effectif la population occupée du moment est estimée à 10.788.000 personnes, soit un taux d’occupation de 28%, les femmes enregistrent un volume de 1.904.000 occupées de l’ensemble de la population totale (ONS, 2013, opcit, p5).
Face au chômage amplifié par la crise des années 1990, l’Algérie a choisi de mettre des programmes d’insertion professionnelle, c’est le dispositif de la micro-entreprise, c’est des structures étatique d’action de micro-prêts permettant d’aider les jeunes à créer leurs propres entreprises , ces structures (ANGEM, CNAC, ANSEJ) ne font aucune discrimination entre le sexe.
Contribution de la femme entrepreneur dans la relance des activités productives en Algérie : On entend par femme entrepreneur, c’est la femme qui gère en dehors de son ménage une entreprise, la femme Algérienne est présente dans plusieurs secteurs, tel que le commerce, l’artisanat, les exploitations agricoles, d’autres activités liées à l’alimentation, l’habillement etc.…, sa contribution reste très faible compte tenu des mécanismes lancées par le gouvernement pour soutenir les investissements féminins, et encourager la femme à se lancer dans le monde entrepreneurial.
Le dispositif CNAC et qualification de la femme :
La CNAC crée en 1994, une structure d’appui, aide à accompagner les chromeurs âgés entre 35 et 50 ans. La CNAC a également participé à la création des entreprises, par les femmes avec un nombre de 2732 femmes enregistrées jusqu’à la fin de l’année 2011, soit 7%, comme le montre le tableau N°( 02).
La création des entreprises par secteur d’activité par les promoteurs de la profession libérale, CNAC fait ressortir la dominance de 45% et 22% pour l’artisanat.
Le dispositif ANSEJ et quantification de la femme entrepreneur
Les femmes se représentent de plus en plus sur le marché du travail, brisant les pesanteurs sociologiques ayant caractérisé leurs comportements d’activité par le passé. La nouvelle politique de promotion de l’emploi en Algérie, s’articule autour de l’appui au développement de l’entreprenariat, il s’agit principalement du dispositif ANSEJ (Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes). Crée en 1996, destiné aux jeunes promoteurs âgés entre 19 et 35 ans, et l’âge limite du gérant de l’entreprise crée peut arriver jusqu’à 40 ans, qui désirent de créer des micros entreprises dans le domaine de leurs formation de base à la fin de leur cursus scolaire la condition de ce dispositif est de pouvoir justifier d’un apport de 25% du montant du projet, une fois le projet est validé par la commission de projet, celui-ci bénéfice d’un prêt bancaire de 25% du montant du projet. Ce dispositif à deux objectifs principaux, le premier objectif est de favoriser la création d’activité de bien, et des services par les jeunes promoteurs, et le deuxième objectif est d’encourager toutes formes d’actions et de mesures tendant à promouvoir l’emploi des jeunes (Ministère du travail et de l’emploi, 2009, p2).
S’agissant de la représentation de la femme entrepreneur dans le dispositif ANSEJ, les statistiques se limitent entre 2010 et 2011, la majorité des projets féminins par l’ANSEJ 9/10 sont en faveur des jeunes promoteurs dont 1/4 est orienté dans les services, le tableau( 03) suivant mentionne que les femmes sont d’avantage présente dans les prestations de service (comme l’informatique). Leurs participations se trouve également dans l’artisanat, l’industrie, l’hydraulique…etc., le nombre de projets financées reste très faible, mais il se développe sérieusement dans le pays en mettant en exergue le nombre d’emploi crées par l’ANSEJ par rapport à l’emploi national selon le genre, comme l’indique le tableau (3) soit 09% pour les femmes contre 11% pour les hommes.
Le dispositif ANGEM et quantification de la femme entrepreneur
Dans le cadre de ce dispositif nommé « ANGEM », Agence Nationale de Gestion de Micro crédit crée en 1999, destiné essentiellement à favoriser l’auto-emploi, et le développent des petits métiers, le montant de l’investissement est limité à 400 .000DA, peuvent justifier d’un apport de 3 à 5% du montant de projet, les données indiquent que 6 /10 des projets financés sont en faveur de la femme. Comme le montre le tableau suivant n°(5), soit 60% est la part des femmes qui ont bénéficié à des programmes de financement par l’ANGEM, 62% dans le programme de financement ANGEM promoteur, et 35% dans le programme appelé ANGEM-banque promoteur.