Croissance économique robuste et inflation en baisse : la Banque mondiale fait le point sur l’économie algérienne
L’économie algérienne poursuit son développement, soutenue par une croissance diversifiée et l’investissement. C’est ce qu’affirme la Banque mondiale (BM) dans son dernier rapport publié ce mardi, qui dresse un bilan globalement positif pour la première moitié de 2024. La Banque souligne une augmentation du PIB de 3,9% par rapport à la même période de l’année précédente, malgré la baisse de la production d’hydrocarbures.
Croissance diversifiée et secteurs non extractifs en tête
Selon la BM, l’Algérie connaît une « croissance robuste et diversifiée » grâce à des secteurs non extractifs dynamiques, notamment l’agriculture, qui a fait preuve de résilience. Ce secteur, ainsi que les investissements, ont largement contribué à cette performance, avec une hausse notable des investissements de 15,5% au cours du premier semestre. À court terme, la croissance devrait rester soutenue par ces secteurs, bien que la production d’hydrocarbures soit affectée par une baisse des quotas de pétrole brut. Pour 2025, un redressement de la production pétrolière pourrait stimuler davantage l’économie. La Banque mondiale évoque aussi de nouveaux partenariats dans le secteur gazier, qui renforceront les capacités d’exportation du pays à l’avenir.
Inflation maîtrisée et dinar stable
Un autre point positif relevé par la BM concerne la baisse de l’inflation. Celle-ci a nettement décéléré, atteignant 4,3% en glissement annuel sur les neuf premiers mois de 2024, grâce notamment à la stabilisation des prix des produits agricoles. Les prix des fruits et légumes, principalement produits localement, ont diminué à partir de la mi-2023, contribuant à cette tendance. La politique d’importation de viande a également permis de stabiliser les prix de la viande et du poisson. De plus, la stabilité du dinar par rapport au dollar, après une appréciation de 6,6% entre juillet et décembre 2022, a joué un rôle clé dans la maîtrise de l’inflation importée.
Potentiel d’exportation : une priorité stratégique
La Banque mondiale insiste sur l’importance d’élargir le panier des produits exportés pour diversifier davantage l’économie. Le pays dispose d’un « potentiel d’exportation considérable », avec des exportations hors hydrocarbures qui ont presque doublé depuis 2017, passant de 0,7% à 1,8% du PIB en 2023. Ce potentiel est amplifié par des avantages comparatifs tels que la taille de l’économie, les accords de libre-échange et la proximité géographique avec l’Union européenne.
Pour capitaliser sur cette dynamique, la BM recommande de renforcer la productivité des entreprises et d’améliorer la compétitivité des exportations. L’élargissement des marchés et des produits exportés reste une priorité, en particulier dans les secteurs manufacturiers, où une plus grande valeur ajoutée est nécessaire pour atteindre l’objectif ambitieux de 29 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures d’ici 2030.
En conclusion, le rapport de la Banque mondiale met en lumière des perspectives positives pour l’économie algérienne, avec une croissance soutenue par des investissements stratégiques, une inflation maîtrisée et un potentiel d’exportation qui pourrait être largement amplifié à condition d’orienter les réformes macroéconomiques dans la bonne direction.