Que ce passe-t-il entre le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid et ses collaborateurs ?
En l‘espace de moins d’une semaine, des déclarations contradictoires sur le timing de l’acquisition du vaccin anti-corona ont envahi la scène médiatique. Un constat qui reflète sûrement un manque flagrant dans ce qu’on appelle la communication de crise.
Il est à rappeler que mercredi dernier, le ministre de la Santé avait annoncé qu’il était impossible pour l’Algérie d’acquérir des vaccins anti-corona en un mois «comme le pensent certains» pour des raisons liées surtout au temps nécessaire à la validation des vaccins par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des déclarations qui peuvent être comprises comme étant une réponse à certaines approches des experts et quelques membres de la Commission scientifique chargée de suivi du coronavirus. Deux jours après ces déclarations, le professeur Kamel Sanhadji, le premier homme de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, a souligné dans des propos émis par la radio locale de Sétif que le vaccin anti-corona serait disponible dans notre pays au bout d’«un mois».
C’est pour dire à quel point le manque d’une communication de crise a prévalu durant cette pandémie de la Covid-19 et bien que pour ce genre de communication, l’accréditation d’une source unique pour l’information est une chose cruciale permettant de ne pas disperser l’intérêt de l’opinion publique et maintenir un bon moral de la population, cela n’a pas l’air d’être appliqué vu l’intervention de plusieurs interlocuteurs à la fois et ce, dans une situation délicate caractérisée par la persistance de la Covid-19.
Cette situation de déclarations suivies de déclarations contradictoires avait également caractérisé la gestion de la crise sanitaire dans plusieurs pays, parfois même des pays développés et très bien organisés comme c’est le cas aux Etats-Unis d’Amérique quand la polémique s’est déclenchée entre le président sortant Donald Trump et le célèbre immunologue et spécialiste des épidémies Anthony Stephen Fauci.
Lorsqu’une société est en crise qu’elle soit sanitaire ou autre, et même avant qu’elle ne le soit, une communication adaptée est cruciale. Ceux qui gardent le silence ont en fait déjà perdu. Il est important d’informer le public, sur les problèmes et les défis à venir.
Pour que la communication de crise soit efficace, elle doit être préparée. Si aucune stratégie ne serait élaborée, la communication risquera grandement de ne pas être adaptée à la situation.
Si les responsables ne fournissent pas d’informations satisfaisantes et harmonieuses au sujet de la Covid-19, les tiers commenceront à trouver leurs propres explications. Il en résulte des rumeurs qui peuvent présenter les choses sous un aspect négatif et qui, en général, causent encore plus de problèmes.