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Des amendes seront infligées aux propriétaires

Par Zahir Radji

L’Etat veut en finir avec le non exploitation de terres agricoles, notamment celles du privé. Les détenteurs de ces terres sont dans l’obligation de les travailler, si non, ils risquent de lourdes amendes.

 

 «Celui qui ne veut pas exploiter son terrain agricole doit payer une partie du manque à gagner au Trésor public. Une terre agricole doit être travaillée et exploitée», a indiqué hier la directrice de l’organisation, de la planification foncière et de la mise en valeur au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Chahira Mira Touhami. 

Cette démarche s’inscrit en étroite nouvelle doctrine du gouvernement, à savoir le foncier agricole ou industriel est destiné exclusivement pour les vrais investisseurs. En clair, celui qui ne cultive pas sa terre agricole sera exposée à des sanctions financières et ne pourra nullement changer la vocation d’une terre agricole. Pour la représentante du ministère de l’Agriculture, la préservation des terres agricole nécessite la mobilisation de tout le monde et n’est pas seulement l’affaire des services agricoles. Elle a, dans ce cadre, annoncé qu’un avant-projet de loi portant sur la protection des terres agricoles est «en cours de finalisation».

S’exprimant sur les ondes de la radio nationale «Chaîne III», Mme Touhami a précisé qu’une fois l’avant projet de loi finalisé, il sera présenté aux acteurs concernés pour discussion et enrichissement dans une approche participative, avant sa promulgation.

A propos du portefeuille agricole nationale, elle a indiqué «en Algérie, nous avons 44 millions d’hectares de terrain à vocation agricole, dont près de 33 millions d’hectares de terres de parcours et 8,5 millions d’hectares de surface agricole utile (SAU), le reste ce sont des terres agricoles de statut privé. Nous avons aussi 4 millions d’hectares de terrains forestiers». La promulgation d’une telle loi est plus que nécessaire pour stopper l’hémorragie que subit en particulier la Mitidja. Le béton a pris le dessous des terres fertiles et les opérations de détournement de terres agricole de leur vocation initiale se poursuit, et ce, devant un silence absurde des autorités locales. C’est le cas des fermes agricoles de la localité de Larbaa (Blida). Les pouvoirs publics sont appelés à intervenir dans les meilleurs délais afin de sauver  ce patrimoine agricole.  «Nous avons appris des leçons du passé. Ce qui a été vécu à Mitidja est un massacre et nous avons décidé son classement comme une réserve foncière fondamentale. La sonnette d’alarme est tirée. Aujourd’hui, tous le monde doit se mobiliser pour sauver les terres agricoles», a affirmé la même responsable.

 Sur un autre registre, Mme Touhami a indiqué que son département suit de près l’exploitation du foncier agricole, en relevant que sur les 185 000 actes de concessions établis, pas moins de 40 000 hectares ont été récupérées, suite à la réalisation des actes de concession.

Concernant le foncier récupéré et recensé jusque-là, Mme Touhami a évoqué «la récupération de plus de 750.000 hectares dans le cadre du programme de mise en valeur des terres», faisant savoir que «500.000 hectares de terrains récupérés ont été affectés à l’Office de développement de l’agriculture saharienne dont 136 mille hectares ont été mis à la disposition des investisseurs sur la base d’une plateforme numérisée et d’une procédure digitalisée».

Par ailleurs, la responsable a estimé que la cartographie des zones de production et des pôles intégrés est considérée au niveau du ministère de l’Agriculture comme une «mesure urgente» pour l’optimisation de la production et avoir une visibilité pour une planification par régions et zones. «Nous avons engagé l’établissement de la carte des zones potentielles globales qui est en cours de réalisation», a-t-elle insisté.

«Aujourd’hui, nous sommes orientés vers une cartographie des zones de production agricole sur la base de données scientifiques, en relation, évidemment, avec le climat, la disponibilité de la ressource hydrique et les caractéristiques édaphiques de chaque terrain. Nous sommes aussi engagés dans la cartographie des terres selon leurs potentialités, notamment pour orienter chaque pôle de production vers une culture là où la rentabilité est assurée», explique-t-elle.

Mme Touhami a également souligné que «le travail est basé sur l’orientation du système de production par zones agro-écologiques, en tenant compte, entre autres, des études agro-pédologiques, climatiques et économiques, de la préservation et la valorisation des ressources naturelles, sol et eau, et la superficie y compris la jachère, de la productivité et la rentabilité de chaque zone», affirmant que l’Algérie recèle une «mosaïque de pôles de production ».

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