Lors de la réunion du conseil des ministres tenue dimanche, le président Teboune n’a pas manqué de manifester son mécontentement à l’égard de certains secteurs qui connaissent un cumul de lacunes et de retards dans la réalisation des objectifs. Il a cité notamment le système bancaire ainsi que le retard dans la numérisation des institutions douanières et de fiscalité.
C’est pour dire que le président de la république a carrément pointé du doigt certains domaines d’activité jugés importants dans la vie économique du pays à leur tête les finances qui sont sensé être la locomotive de l’économie nationale , des efforts ont été déjà engagés pour sa consolidation sur le terrain comme pour ce qui a été fait pour le lancement de la finance islamique qui vise entre autre à encourager l’épargne et l’attraction de la masse monétaire se trouvant hors circuit mais les choses avancent avec une manière très lente en sus des dépassements commis dans la gestion des banques publiques. Cette situation a poussé le président de la république à qualifier carrément le système bancaire de «tache noir» dans le monde de la finance.
C’est dans cette lignée aussi que le président Tebboune a considéré «qu’il convient de revoir (ce secteur), par un travail d’inspection au niveau de toutes les banques, notamment en ce qui concerne la transparence dans l’octroi de crédits». En parlant de crédits bancaires, le ministre des finances Aymen Benabderrahmane a révélé une réalité fracassante hier lors du forum de la radio nationale en soulignant que «des crédits non fructueux et non récupérables ont été octroyé depuis des décennies », ajoutant par la même que des « opérations d’évaluation globale vont débuter mardi dans toutes les banques pour déterminer les déséquilibres dans ce domaine ».Le ministre a également parlé de «changements profonds qui vont être effectués dès le début de la semaine prochaine dans la gestion et l’encadrement des banques publiques pour leur donner un nouveau souffle».
Le Président Tebboune a également ordonné l’accélération de la numérisation du secteur des douanes afin de lutter contre la surfacturation. Ce phénomène de surfacturation a toujours constitué un véritable marasme pour les pouvoir publics. Lors du même forum de la radio nationale, le ministre Benabderrahmane a évoqué entre 30 à 35% de surfacturation d’où l’importance de procéder à la numérisation d’une institution aussi sensible que les douanes algériennes. Ce processus de numérisation concerne aussi des secteurs sensibles d’importance économique, notamment les impôts et les domaines, comme l’a signalé le président Tebboune.
Outre ces volets, le président de la république a manifesté aussi son mécontentement par rapport à «la gestion des zones d’ombre par certains walis ». Le Président Tebboune a mis en garde contre la poursuite du phénomène d’approvisionnement en eau par les méthodes rudimentaires, une tragédie, selon lui, dont des enfants ont été victimes.
Le Président Tebboune a par ailleurs ordonné l’ouverture d’une enquête sur l’affaire de blé avarié de Lituanie et chargé le ministre des Finances de procéder à un audit au sein de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).
Tous ces éléments ont poussé l’expert économique Mokhtar Allali à prévoir «un remaniement ministériel partiel ainsi qu’un changement dans le corps des walis dans les prochains jours » dans des déclarations faites à la télévision publique. Nous y reviendrons… Aziz Latreche
