Des commissions d’enquête dans les écoles privées

Par Arezki Louni
Serait-ce la fin de l’anarchie dans les écoles et autres établissements d’enseignement privés ? La décision des ministères de l’Education nationale et du Commerce de dépêcher des commissions d’enquête dans ces établissements vise à leur assainissement, et surtout à mettre un terme à plusieurs années d’errements et d’improvisation.
Ces commissions vont en premier lieu contrôler la conformité de ces écoles, aux conditions d’exercice aux plans pédagogique et commercial. A l’origine des nouvelles mesures, les plaintes émanant de parents d’élèves qui se plaignent de pratiques commerciales «arbitraires et anti-pédagogiques de la part de certains responsables» de ces établissements. Il s’agit notamment de l’exigence du paiement des charges du 3e trimestre malgré la suspension des cours, depuis le 12 mars 2020, faute de quoi les enfants scolarisés se verront privés des relevés de notes et de la réinscription pour l’année scolaire prochaine, indique un communiqué conjoint rendu public par les deux départements. Un vrai chantage. Les commissions désignées pour enquêter sont composées d’inspecteurs des deux secteurs afin de s’assurer de la conformité des établissements concernés aux conditions d’exercice aux plans pédagogique et commercial. Le but escompté étant de «permettre aux élèves de bénéficier d’une scolarité normale et de garantir la transparence et la probité des pratiques commerciales», ajoute la même source. Dans une note adressée fin mai dernier aux directions des écoles privées, le ministère avait mis en garde contre la non-application des instructions de la tutelle, relatives à la clôture de l’année scolaire et à la remise aux élèves des relevés de notes, en application des décisions du Conseil des ministres. La tutelle avait enjoint les destinataires de respecter «scrupuleusement» les textes législatifs et réglementaires en vigueur, menaçant les contrevenants de mesures disciplinaires administratives rigoureuses, en se réservant le droit d’engager des poursuites judiciaires. Pour sa part, l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce) a dénoncé les pratiques illégales de certains établissements d’éducation et d’enseignement privés, qui font obligation aux parents d’élèves de s’acquitter des frais de scolarité en dépit de la suspension des cours lors du 3e trimestre. Le refus par ces établissements de remettre aux élèves les bulletins scolaires qu’une fois le paiement effectué est un comportement provocateur et contraire aux règles juridiques, a estimé l’Apoce. L’Association des écoles privées d’Alger, créée récemment, a déploré «le tollé suscité sur les réseaux sociaux et ceux qui exploitent la conjoncture pour attenter à l’image des écoles privées». Il convient de rappeler que le secteur de l’éducation nationale compte 488 établissements privés de l’éducation et de l’enseignement qui se situent dans 31 wilayas.