Par Abdelkader Mechdal
Une partie grandissante des consommateurs sur le marché algérien est restée lésée, qui est celle des personnes sous régime sans gluten ne pouvant pas consommer des produits exposés sur les étals et ayant cette obligation vitale pour observer un régime strict de peur de payer de leur vie toute utilisation de produit alimentaire contenant cette substance qu’on retrouve, notamment, dans des produits de consommation de base.
La prise de conscience de l’importance de cette catégorie de consommateurs et de son droit absolu pour s’approvisionner en produits sans gluten pousse à poser le problème crucial du manque de la production nationale en la matière, ce qui fait que pas mal de produits sont importés pour couvrir la demande interne. Ces produits sont d’une caractéristique importante et demandent un investissement supplémentaire pour les protéger de tout contact avec des substances contenant le gluten, et ce dans le cadre des pratiques de la garantie de la bonne qualité des produits à mettre en vente et conformément aux règles qui touchent à la santé des consommateurs concernés. Une réalité qui fait, enfin, bouger les pouvoirs publics pour soutenir les prix et la production des produits sans gluten dans le sens de réduire les coûts, surtout que ce qui est exposé comme articles est d’un niveau de prix nettement supérieur aux autres produits de consommation. Une réalité du marché national qui fait que ces produits sont du luxe pour beaucoup de nécessiteux, en les privant de leur droit à la consommation, ce qui accentue leur vulnérabilité. L’association algéroise des malades cœliaques a annoncé sur sa page Facebook la concrétisation prochaine de procédures en vue de soutenir les produits en question, qu’ils soient produits en Algérie ou importés. Dans ce cadre, il est attendu que les pouvoirs publics annoncent la prise en charge des revendications de cette catégorie de consommateurs, ce qui aura une probable interprétation dans la loi de finances complémentaire 2021, sous la forme d’exonération fiscale pour les produits fabriqués en Algérie et des droits de douane pour ce qui est des produits importés, avec la compétence du ministère de l’Industrie pharmaceutique dans la gestion du dossier. Dans ce sens, les produits sans gluten seront considérés dorénavant dans la même catégorie des produits pharmaceutiques, avec un effet sur l’approvisionnement du marché national. Ce qui est attendu aussi de l’intervention publique est de mettre en application des règles de qualité strictes en relation avec la production et la mise en emballage des produits sans gluten, afin de garantir les conditions sanitaires universellement requises pour ce type de produits. Dans ce cadre, le manque d’expérience et l’ignorance de la sensibilité du produit destiné aux malades cœliaques fait que des boulangers, par exemple, mettent le pain et la pâtisserie ordinaires à proximité des autres sans gluten, ce qui constitue un risque que des substances de gluten se collent à ces derniers et cassent ainsi la chaîne du régime sanitaire suivi et delà un danger sur la vie des consommateurs concernés. En tous les cas, ce nouveau créneau de production et de commercialisation suscitera l’intérêt des investisseurs et permettra la réalisation de nouveaux projets au moins au niveau des grandes villes, où la densité de la population est importante, avec l’importance de mettre un réseau de distribution approchant les malades cœliaques à concevoir à partir d’enquêtes de terrain touchant tout le territoire national.
