Des liens particuliers, mais pas que…

Développement du tourisme avec la Tunisie
Les relations entre l’Algérie et la Tunisie ont de tout temps été particulières. Entre les deux pays, il y a aussi une forte dimension humaine. Dans le tourisme par exemple, des milliers d’Algériens vont en Tunisie, et beaucoup de Tunisiens étudient en Algérie. Ces liens serrés sont une réalité entre les deux pays.
De son côté la Tunisie a toujours su qu’elle pouvait compter sur son grand voisin, et l’histoire l’a à maintes fois confirmé. S’il existe un domaine où la Tunisie dépasse l’Algérie, c’est bien celui du tourisme. Pourtant ces relations privilégiées comme aime à le souligner la ministre du Tourisme et de l’Artisanat tunisienne, Selma Elloumi-Rekik, lors de son séjour à Alger, ne sont pas aussi innocentes que cela puisse paraître.
La Tunisie s’est toujours appliquée à faire en sorte de ne pas être comparée, ni de près ni de loin, à une Algérie qui fait peur et qui n’attire pas les touristes. Cependant, il faut remettre les choses dans leur contexte, cela faisait partie intégrante de toute la stratégie commerciale de Ben Ali (exprésident déchu). Le gouvernement a cherché durant des décennies à promouvoir une image rassurante de la Tunisie pour mieux s’attirer les grâces des touristes particulièrement européens.
Le Printemps tunisien est venu mettre à nu une stratégie dépassée, fondée sur une ghettoïsation d’un tourisme qui était créé pour empêcher tout contact entre population locale et touristes. Cela s’est traduit par la création de zones touristiques, des hôtels dont l’accès aux Tunisiens est impossible, des hôtels «tout compris» qui visent à cloîtrer les touristes entre les plages privées et les quatre murs de leurs chambres, des restaurants et des bars conseillés par l’administration des hôtels afin d’assurer une fréquentation exclusivement occidentale de certains endroits.
Mais depuis le début 2011, la Tunisie s‘est trouvée face à ses problèmes, loin de tout masque érigé par les anciens gouvernants. Le premier secteur, qui en a pâti, est le tourisme. Des pertes de fréquentations sont enregistrées accentuées en cela par une montée du terrorisme. Le reproche qui peut être adressé à une partie des Tunisiens est d’avoir reporté leur frustration d’avoir toujours été considérés comme une destination touristique bas de gamme vers la considération de certains Algériens comme des touristes bas de gamme ; des touristes qui ne le sont pas vraiment, des sortes de squatters qui ne méritent pas d’être traités de la même manière que les Occidentaux.
Des personnes qui dérangent et qui viennent envahir le pays avec leur conservatisme et leur agitation. Maintenant, ce sont ces squatters que la Tunisie appelle et qui sont à même de sauver ce secteur en mal de clients. Une occasion de rappeler au Tunisien que l’Algérien lui, se mélange à la population, il dépense et fait tourner l’économie locale. Fin janvier 2017, le directeur de l’Office tunisien du tourisme (ONTT), Abdellatif Hmam, a annoncé les chiffres du tourisme de 2016 à l’AFP et les Algériens étaient 1,8 million à visiter ce pays frère, contre 1,5 million en 2015.
Pour sa part, la ministre du Tourisme et de l’Artisanat tunisienne, lors de son séjour à Alger, à l’occasion du Sitev (Salon international du tourisme et des voyages) a réaffirmé le confortement de cette relation en évoquant l’impératif de la développer davantage et mettre à profit l’expérience tunisienne dans le domaine du tourisme.