Des médicaments algériens bientôt dans les marchés arabes
Industrie pharmaceutique
Dans un contexte de conjoncture économique «difficile» marquée par la baisse des prix du pétrole et dans la perspective de diversifier nos exportations, l’Algérie ambitionne de placer ses médicaments sur le marché africain et arabe, en ciblant 25 pays.
Cependant l’introduction des produits pharmaceutiques algériens sur le marché africain est plus pratique, alors qu’il n’est pas du tout aisé de les placer sur le marché arabe. En effet, les opérateurs algériens font face régulièrement à de nombreux obstacles pour pouvoir enregistrer leurs médicaments afin d’avoir l’autorisation de mise sur le marché, dans ces pays arabes.
Lees laboratoires arabes, eux sont enregistrés en Algérie avec des centaines de médicaments dont la grande partie est constitutée des laboratoires jordaniens et saoudiens.
A cet effet, M. Achi, le directeur général des laboratoires El Kendi, a expliqué que les facilités d’enregistrement accordées aux produits de groupes par les autorités du pays, ne sont pas fortuites. «90% de nos médicaments sont produits en Algérie et 3% seulement sont des produits importés». Le laboratoire de droit algérien El Kendi, dont les investisseurs sont des Jordaniens, a enregistré à lui seul 204 marques de médicaments en l’espace de 10 ans, en Algérie.
Selon le Dr Sofiane Achi, le DG de SPA «El Kendi», le groupe est en train de finaliser des opérations d’exportation vers la Jordanie «de produits fabriqués en Algérie, et qui ne sont pas sur le marché jordanien, une action importante pour booster les exportations algériennes dans la région» et réfuter, ainsi, les arguments ou le prétexte de la non-conformité des médicaments algériens aux standards mondiaux de production pharmaceutique comme le prétendent certains. Selon ce producteur, cette situation constitue un frein pour la partie algérienne.
Pour rappel, les ministères de la Santé et des Affaires étrangères avaient, déjà, évoqué l’idée d’adopter le principe d’importation et d’exportation mutuel de médicaments entre certains pays, à l’exemple de la Tunisie, l’Arabie Saoudite et Cuba.
Le directeur général d’«El Kendi», a affirmé que son groupe s’est engagé dans l’exportation des médicaments produits en Algérie, vers la Libye. Et d’affirmer que durant ces deux dernières années, il s’est soumis avec succès aux inspections des autorités sanitaires libyennes, congolaises, ivoiriennes et soudanaises. «Cette étape est un préalable incontournable pour accréditer les lignes de production «El Kendi», en outre, elle permettra d’engager, sous peu, l’enregistrement des médicaments et l’acheminement des premiers lots, dans le courant de l’année 2019».
Par ailleurs et face à la multiplication des unités de production locales, près d’une centaine d’unités avec les 150 projets de nouvelles unités, «El Kendi» veut diversifier ses produits pour ne pas être confronté à la saturation du marché pour certaines molécules.
Grâce au transfert technologique et à son département de recherche et développement, le groupe travaille, actuellement, sur plus de 20 «génériques plus», des médicaments à forte valeur ajoutée qui assurent une meilleure efficacité et observance du traitement tout en diminuant leurs effets secondaires.
A rappeler en outre que, l’Algérie entend donner au secteur pharmaceutique une dimension à la mesure de ses potentialités avec l’objectif d’atteindre l’autosuffisance et promouvoir l’exportation. La production nationale couvre actuellement les besoins du marché local à hauteur de 60 à 65%, et les pouvoirs publics veulent ainsi placer des médicaments algériens sur le marché africain et arabe, en ciblant plusieurs pays.