Des mesures urgentes pour redémarrer l’économie

Par Essaïd Wakli
Pour tenter de rattraper le temps perdu pour l’économie nationale, les autorités ont adopté des mesures fortes. Dans la perspective de la loi de finances complémentaire, des verrous qui empêchent l’investissement productif ont été annoncés en même titre que des mesures visant à relancer le pouvoir d’achat.
Ainsi, le Conseil des ministres a également approuvé des mesures visant à améliorer le revenu fiscal, telle «la révision de l’impôt forfaitaire unique (IFU), le remplacement de l’impôt sur le patrimoine par l’impôt sur la fortune et la soumission de son calcul à un barème ascendant, l’annulation du régime de la déclaration contrôlée pour les professions libérales, la soumission de l’impôt sur le bénéfice par action (BPA) à de nouvelles mesures, la révision des taxes sur les produits pétroliers et les nouveaux véhicules».
En plus de cela, les autorités ont décidé d’arrêter l’importation systématique des kits CKD/SKD destinés au montage automobile. L’importation des véhicules neufs est désormais possible. Il en est de même pour la suppression de la règle 49/51%, désormais réservée aux secteurs stratégique et de l’annulation du droit de préemption que se donne l’Etat. Le communiqué du Conseil des ministres précise que «le président de la République a donné des instructions à l’effet de soumettre la règle 49/51 à des textes réglementaires transparents afin d’éviter toute mauvaise interprétation ou équivoque quant à la préservation des richesses nationales. Il a également ordonné la prise d’une mesure similaire concernant le recours au droit de préemption, afin qu’il relève des attributions du Premier ministre après examen approfondi par des experts, de même que pour toute cession d’actions entre compagnies étrangères exerçant en Algérie». Pour attirer les investissements étrangers, le gouvernement prévoit également de réviser à la hausse le taux de prélèvement à la source pour les sociétés étrangères exerçant dans le cadre de contrats de prestation de services en Algérie, de 24% à 30% pour les encourager à ouvrir des bureaux en Algérie.
En sus d’encourager l’investissement, le gouvernement acte les décisions portant sur l’amélioration du pouvoir d’achat. Ainsi, parmi les mesures annoncées, figurent la prorogation de la réduction de 50 % du bénéfice des revenus réalisés dans les régions du Sud jusqu’à 2025, l’exonération de l’impôt sur le revenu global (IRG) pour les salaires dont le montant est inférieur ou égal à 30.000 DA à compter du 1er juin et l’augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) à 20 000 DA à compter du 1er juin, indique le communiqué du Conseil des ministres. La loi va également supprimer les taxes imposées aux professions libérales.
Les détails de la loi de finances complémentaire pour 2020 vont certainement être dévoilés lors des débats au Parlement, qui auront lieu dès les prochaines semaines. Le projet de loi va être débattu par les membres des deux chambres avant d’être adopté et mis en application dès la deuxième moitié de l’année en cours. Mais pour manque de temps, les grands indicateurs économiques, comme le prix de référence du baril du pétrole, ne vont pas changer. Les prévisions de croissance, d’inflation et de chômage vont par contre être influencées par la crise sanitaire en cours.