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Des promoteurs menacent de boycotter le LPA

Ils refusent le prix des 50 000 DA le m2

Le programme de logement participatif aidé (LPA) dont son lancement est prévu incessamment, risque de tomber à l’eau. Le prix du mètre carré proposé par le ministère de l’Habitat aux promoteurs immobiliers est jugé de «dérisoire». Les professionnels de l’habitat vont tout simplement boycotter ce programme pour une simple raison, le prix de revient d’un logement dépasse largement le prix proposé par la tutelle.

Pour l’Organisation nationale des promoteurs immobiliers (Onpi), le prix de 50 000 DA pour le mètre carré est loin de la réalité sur terrain. Pour le porte-parole de cette Organisation de plus de 200 promoteurs, en l’occurrence Berrah Ziad, «pour la construction d’un logement de qualité et qui répond aux normes, il faut en moyenne un prix minimum de 60 000DA le m2 ».

«Nous sommes choqués par ce prix. Il ne suffit même pas pour répondre au prix de revient de la construction d’un logement.  Sans omettre  de signaler que le promoteur a plusieurs charges (salaires, assurances, travaux des réseaux d’assainissement,  de gaz et électricité…)», a précisé M Berrah  joint hier au téléphone par nos soins.

Il a mis en garde les responsables du secteur contre l’échec de ce projet avant même sa naissance, puisque, ajoute-t-il, les vrais professionnels du domaine ne vont pas participer dans la réalisation de ce programme, dont le ministre Temmar compte énormément sur lui pour diversifier les offres de logements et alléger la pression sur les autres formules destinées aux couches moyennes, telles l’Aadl et LSP.

«Ce prix de 50 000 DA le mètre carré ouvrira la voie pour les petites entreprises qui n’ont aucune expérience pour décrocher ce programme. Tout cela va engendrer les mêmes problèmes d’avant (non respect des délais, qualité médiocre etc.), a-t-il prédit, avant de s’interroger : « qui pourra réaliser en 2018, un F3 de 70 m2 avec 350 millions de DA et un F4 de 90 m2 ? En tous les cas, nous, les professionnels, on ne pourra pas le faire».

Faisant savoir que le cahier de charges de cette formule n’est pas encore dévoilé par le ministère de l’Habitat, notre interlocuteur a appelé les responsables du secteur à la révision à la hausse du prix de mètre carré, en affirmant que dans certains coins de la capitale, le prix d’un mètre carré avoisine les 250 000 DA !

Précisant que le logement est la locomotive de toutes les économies, M. Berrah  a indiqué que la réalisation d’un logement est dûment technique. « Si l’Etat veut la réalisation des différents programmes dans les délais et par les entreprises nationales, il doit mettre les moyens nécessaires pour la professionnalisation du secteur», a-t-il suggéré.

Interrogé sur la disponibilité des matériaux de construction, notamment après les mesures d’interdiction d’importations prises par le gouvernement, notre interlocuteur a indiqué «qu’actuellement on est en train d’écouter que tout est disponible, mais il y a toujours le risque de connaître des tensions sur certains produits, du temps que le marché des matériaux de construction n’était pas encore régularisé».

Il est à rappeler que le gouvernement veut lancer en première partie la réalisation de 70 000 logements LPA de types F2  avec un prix de 250 millions de DA, F3 à 350 millions et F4 avec 440 millions.

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