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Déséquilibres commerciaux entre l’Algérie et l’Union européenne : une révision de l’accord d’association envisagée

Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) en 2005, la balance commerciale penche largement en faveur de l’UE. Ce constat a été réaffirmé par le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, en réponse à une question du député Abdelouahab Yagoubi, concernant les relations commerciales entre les deux parties.

Attaf a mis en avant le déficit chronique de la balance commerciale hors hydrocarbures de l’Algérie, conséquence directe de cet accord. En effet, bien que le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’UE ait atteint environ 1.000 milliards de dollars depuis 2005, les investissements européens en Algérie ne dépassent pas 13 milliards de dollars, majoritairement concentrés dans le secteur des hydrocarbures. Parallèlement, des bénéfices à hauteur de 12 milliards de dollars ont été transférés hors du pays sur la même période.

En ce qui concerne les récentes tensions avec la Commission européenne, Attaf a précisé que l’annonce faite en juin dernier n’évoque pas des sanctions à proprement parler, mais plutôt l’ouverture d’un différend commercial. Ce litige découle des mesures prises par l’Algérie depuis 2021 pour rationaliser ses importations et promouvoir l’utilisation d’intrants nationaux, notamment dans l’industrie automobile.

Selon le ministre, bien que ces décisions algériennes respectent les termes de l’accord d’association, elles soulèvent des interrogations du côté européen. Toutefois, Attaf a tenu à préciser que ces mesures n’ont pas eu d’impact négatif sur le volume des échanges commerciaux, qui a même progressé de 20 % en 2023 par rapport à 2022, et de 15 % au premier trimestre 2024.

Malgré cela, une évaluation de l’accord a révélé des déséquilibres importants qui profitent principalement à l’Union européenne. Cet état de fait a conduit le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à ordonner une révision approfondie de cet accord, dans le but de rééquilibrer les intérêts des deux parties et de favoriser l’investissement productif en Algérie.

Enfin, le chef de la diplomatie, a conclu en soulignant que l’accord d’association n’a pas encore fait l’objet d’un réexamen bilatéral global, mais des ajustements partiels ont été réalisés, notamment concernant le plan de démantèlement douanier. Concernant le différend en cours avec l’UE, il a ajouté qu’il est peu probable que ce litige débouche sur des sanctions financières, les consultations bilatérales étant privilégiées pour trouver un consensus.

 

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