Deux sociétés françaises raflent la mise

La disparition de la compagnie Aigle Azur a fait le bonheur des sociétés françaises. La filiale de Air France à bas prix Transavia et ASL a raflé l’essentiel des créneaux horaires détenus par la société de la famille Idjerouidène de et vers l’Algérie.
Selon des médias français, Transavia, la filiale low-cost d’Air France, a obtenu la plus grosse partie des droits entre Paris et Alger et a été désignée sur Paris et Oran, déjà assurée par Air France. Elle obtient également les droits pour exploiter Paris-Constantine, Paris-Sétif, Paris-Tlemcen. Ce n’est pas tout. Transavia obtient aussi des vols à Lyon pour Béjaïa, Constantine et Oran. En dehors de l’Algérie, Transavia a par ailleurs obtenu l’essentiel des droits sur Beyrouth. Déjà présente sur les axes desservis par Aigle Azur, Air France a obtenu des autorisations à Marseille, Nice et Toulouse pour desservir Alger (et Oran en plus à Toulouse).
Autre Transavia, ASL a également obtenu des créneaux horaires importants à partir d’Algérie. Selon des médias français spécialisés, ASL Airlines a obtenu les droits sur la ligne Paris-Annaba et des renforcements de fréquences sur Alger, ainsi que des vols au départ de villes régionales (Lyon-Alger, Lille-Alger et Lille-Oran). Vu ce qu’a obtenu le groupe Air France, il est loin d’être certain que ces droits répondent pleinement aux espérances de la direction. Déjà présente sur l’Algérie, ASL Airlines tablait en effet sur un renforcement des vols entre Paris et Alger et, dans l’hypothèse de l’arrivée d’un troisième acteur tricolore sur cet axe (le maximum autorisé côté français, sachant qu’Air France est déjà présente), elle pourrait, selon un observateur, ne pas comprendre qu’un nouvel acteur dispose de davantage de droits qu’elle alors qu’elle avait déjà postulé il y a trois ans, lors de la redistribution des autorisations de vols d’Air Méditerranée. Ce qui est le cas.
ASL Airlines espérait par ailleurs être désignée sur la ligne Paris-Oran aux côtés d’Air France, or c’est Transavia qui a été choisie. Sur cette ligne, seules deux compagnies françaises sont autorisées. «Il est curieux de voir qu’en bi-désignation, on retrouve Air France et Transavia. C’est une façon particulière de concevoir la concurrence», fait remarquer un observateur, cité par le journal français «La Tribune».
Selon le même média, l’attribution de ces créneaux horaires exclusivement aux sociétés françaises est lié au respect du droit européen en la matière et que Aigle Azur était une société française. Pour pouvoir postuler à ce genre de marchés, d’autres compagnies devaient «disposer d’une base d’exploitation en France, d’une infrastructure sur le territoire national et des salariés qui y exercent une activité stable, habituelle et continue et qui représente de l’emploi en France ».
Après avoir été placée en redressement judiciaire, la compagnie Aigle Azur, créée initialement par l’homme d’affaires algérien, Arezki Idjerouidène, décédé en 2016, a été liquidée en octobre dernier. La société avait notamment beaucoup de vols à destination de l’Algérie, sa destination principale en plus des autres pays du Maghreb et d’Afrique. Elle a vendu ses créneaux horaires à d’autres compagnies.
Par Essaïd Wakli