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Ecartez les opportunistes M. le Président !

Plus dangereux que les corrompus, une «faune» d’opportunistes part à la chasse aux postes, aussitôt le nouveau président de la République, investi. 

 

On se croirait à Souk Oukadh, à l’ère de la Djahilya, où rois et princes étaient adulés et vantés. Pourtant, le discours d’investiture du nouveau locataire d’El-Mouradia était clair comme l’eau de roche : «fini la fakhama, M. le Président me suffit», clame Abdelmadjid Tebboune sous un tonnerre d’applaudissements. Anciens ministres, experts sécuritaires et économiques, hommes d’affaires, et même des journalistes, se bousculent au portillon, perpétuant des réflexes que tout le monde croyait révolus, après près de dix mois de fronde populaire contre l’ancien système politique. Il y a même parmi eux ceux qui à l’époque où M Tebboune, alors Premier ministre, subissaient les foudres des Saïd Bouteflika et Ali Haddad, applaudissaient et riaient sous cape. Loin d’être dupe, lui qui fut des décennies durant aux affaires publiques, le chef de l’Etat qui s’apprête à nommer le nouveau gouvernement, doit surtout faire montre de discernement et de réalisme dans le choix des hommes qui vont lancer les premiers chantiers de son programme.

Les Algériens avides de changement veulent voir de nouvelles têtes, jeunes et compétentes aux commandes des différents départements ministériels. Lui qui, dans sa première déclaration après son élection, avait évoqué un gouvernement de jeunes dont certains ne dépassent pas la trentaine d’années.

Le président, conscient de l’enjeu, va sans doute éviter les «relais» politiques et associatifs traditionnels qui avaient soutenu la «bande». Ces derniers qui, d’ailleurs, semblent avoir repris du poil de la bête affûtent d’ores et déjà leurs armes, en prévision des prochaines échéances électorales. Le président de la République, qui promet de concrétiser les revendications du Hirak, doit également réformer les méthodes de gouvernance ; celles basées sur la compétence, l’intégrité et la transparence. Un travail de fond doit commencer au sein même des institutions pour inculquer à tous les responsables que le critère de mérite doit primer au détriment du clientélisme et des relations personnelles. Par ailleurs, les médias publics doivent contribuer à l’instauration de la nouvelle culture, en s’ouvrant sur la société civile, les partis de l’opposition et toutes les franges de la société.

La télévision, la radio et les journaux publics, grassement financés par l’argent du contribuable, doivent être utilisés au service du peuple, d’où leur vocation de médias de service public. L’ère de la rente est révolue.

Par Arezki Louni           

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