Efficience économique : comment récupérer 3 % à 5 % de notre PIB ?

L’économie algérienne affiche des performances encourageantes ces deux dernières années, reconnues par des institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale. Toutefois, des défis structurels freinent son plein potentiel. Selon l’expert économique Nazim Sini, « chaque année, ce sont plusieurs milliards de dollars qui se perdent en raison de procédures rigides, de bureaucratie, d’horaires inadaptés et de dépenses publiques mal ciblées. Ce manque de monitoring pèse lourdement sur notre productivité et sur l’efficience globale de notre économie. »
Malgré un atout démographique important, la productivité horaire reste insuffisante pour soutenir une croissance durable. Nazim Sini explique que « la démographie est un levier majeur, mais certaines entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, n’exploitent que 60 % de leurs capacités productives. » Ce sous-investissement, couplé à une gestion inefficace, freine la compétitivité du pays, d’autant plus que les opérateurs économiques de la région MENA enregistrent des progrès significatifs.
Pour inverser cette tendance, l’expert préconise une optimisation des ressources plutôt qu’une simple réduction des dépenses. Cela passe par une meilleure gestion des agents économiques, notamment dans le secteur public. Selon lui, la revalorisation des salaires des fonctionnaires pourrait motiver les employés et accroître leur productivité. De plus, la numérisation des services publics est essentielle pour réduire les lourdeurs administratives et améliorer l’efficacité des processus. Il suggère également de rationaliser les structures administratives par la fusion de plusieurs agences publiques et d’envisager l’externalisation de certains services pour recentrer les efforts sur les missions stratégiques.
Nazim Sini insiste sur l’urgence de retrouver une capacité de rendement et de performance adaptée aux ambitions économiques du pays. « Nous devons adopter une approche proactive et rigoureuse pour libérer le plein potentiel de notre économie. C’est ainsi que nous pourrons récupérer entre 3 % et 5 % de notre PIB et garantir une croissance durable et compétitive », conclut-il.
L’efficience économique apparaît ainsi comme un impératif pour positionner l’Algérie sur la voie de la compétitivité régionale etmondiale.