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En Afrique, l’exemption de visa ne suffit pas pour développer la libre-circulation continentale

Un rapport récent met en lumière les résultats mitigés des pays africains ayant adopté une politique sans visa pour tous les citoyens du continent, tant en matière de flux touristiques que d’échanges commerciaux.

Selon le rapport publié par Ecofin Pro, plateforme spécialisée de l’agence Ecofin, le 25 mars dernier, les mesures d’assouplissement des politiques de visas doivent être accompagnées d’investissements conséquents dans les infrastructures de transport, d’une simplification des procédures de contrôle aux frontières et d’une amélioration de la sécurité sur les corridors transfrontaliers pour véritablement stimuler les échanges intra-régionaux.

Intitulé « Les politiques de visas sont essentielles pour renforcer les échanges intra-africains mais… », le rapport souligne que 42 pays africains offrent l’entrée sans visa aux citoyens d’au moins cinq pays du continent, et 33 d’entre eux le font pour ceux d’au moins dix pays africains.

Bien que les politiques sans visas visent principalement à augmenter les flux touristiques, les motivations varient d’un pays à l’autre, avec des accords bilatéraux souvent signés pour renforcer les relations économiques ou commerciales.

Par exemple, la Sierra Leone a signé un accord d’exemption de visas avec l’Afrique du Sud pour faciliter les échanges de hauts responsables et d’investisseurs. De même, le Ghana et l’Afrique du Sud ont conclu un accord similaire pour favoriser les échanges dans le secteur des affaires et du tourisme.

Malgré ces initiatives, les résultats restent mitigés. Les Seychelles, le Bénin, et le Rwanda, premiers pays africains à avoir adopté une politique sans visa pour tous les citoyens africains, n’ont pas vu d’impact significatif sur leurs flux touristiques ou commerciaux.

Les défis persistent, notamment en matière d’infrastructures de transport, de procédures de contrôle aux frontières et de sécurité, ce qui entrave la libre circulation des personnes et le développement des échanges économiques intra-régionaux.

Les experts soulignent également l’importance de la ratification du Protocole sur la libre circulation des personnes, signé par 32 pays africains, mais seulement ratifié par quatre jusqu’à présent, en raison de préoccupations liées à la sécurité nationale et à la gestion des frontières.

Enfin, pour véritablement faciliter les voyages intra-africains, une mutualisation des efforts dans le secteur du transport aérien est nécessaire, notamment pour réduire les coûts élevés des billets d’avion et des taxes qui entravent actuellement le marché du transport aérien sur le continent.

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