
Par Arezki Louni
Les projets de villes nouvelles lancés il ya plus de deux décennies peinent à aboutir. Des budgets faramineux ont été consommés dans ces mastodontes urbains, sans pour autant que les résultats soient au rendez-vous.
En effet, les villes nouvelles de Boughezoul, Imedghassen, Bouinan, Haassi Messaoud…et Sidi Abdallah, ne semblent pas atteindre les objectifs escomptés. Encore une fois, l’état d’avancement de la réalisation de la ville nouvelle de Boughezoul (Médéa) a été examiné mercredi dernier lors d’une réunion du gouvernement, présidée par le Premier ministre, Aïmene Benabderramene. Selon un communiqué des services du Premier ministre, une communication a été présentée, lors de cette réunion, sur l’état d’avancement de la réalisation de cette ville nouvelle qui prévoit d’accueillir à l’horizon 2030, une population d’environ 400.000 habitants et assurer un marché d’emplois pour plus de 122.000 personnes.
Il a été également mis en avant les potentialités « incontestables » de cette ville, lui conférant le statut de « centre d’excellence » et offrant à la fois un espace de compétitivité destiné à l’investissement et un pôle d’attraction pour les populations des Hauts Plateaux comme celles du Nord, ajoute la même source.
S’agissant de ces cinq projets, leur état d’avancement respectif est très diversifié, mais pour l’ensemble bien en deçà des calendriers prévisionnels. Les sites des projets sont hétérogènes, certains sont situés dans des milieux périurbains (Bouinan, Sidi Abdellah), d’autres dans des milieux steppiques (Boughezoul) ou désertiques (Hassi Messaoud, El Ménéa).
L’aménagement d’une ville nouvelle ne présente pas les mêmes contraintes selon que son site est pourvu ou non de réseaux, d’établissements humains, d’équipements d’infrastructures… Préexistants au projet. Par ailleurs, si certains objectifs apparaissent génériques, communs à tous les projets engagés, d’autres leurs sont plus spécifiques.
À cet égard, le cas d’Hassi Messaoud est exemplaire. Ce projet est connexe, d’une certaine manière, de la mise en application de la loi n°04-20 (25/12/2004) relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes.
En effet, une partie de l’actuelle ville d’Hassi Messaoud, parmi les plus importants pôles pétroliers du pays, est aménagée dans des zones considérées à risque – au-dessus de réseaux de pipelines – depuis l’adoption de cette loi. Il a donc été décidé de relocaliser la ville avec un projet de VN, à quatre-vingt kilomètres de son site d’origine.
Le projet de Sidi Abdellah est loin d’avoir été livré dans son intégralité. Tous ces projets bénéficient d’un marketing soutenu, qu’il passe par les discours élogieux des représentants politiques ou par l’iconographie développée par les divers bureaux d’études et relayée par les maîtres d’œuvres.
En somme, des articles de presse pointent de plus en plus les retards accusés par les projets, les décalages entre les discours et les réalités ou encore, à s’interroger sur les causes de l’absence de résultats palpables, concrets…