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Entre vision pragmatique et inclusion économique

Le tourisme algérien dans tous ses états

Le secteur du tourisme algérien, conscient de ses forces et de ses faiblesses, veut à force conviction épouser un nouveau paradigme, à travers la concrétisation d’une nouvelle politique, mise en place depuis quelques années, et qui tient compte des recommandations formulées par les assises de ce pan de notre économie, tout en adoptant une nouvelle pensée pragmatique et élaborée en fonction d’une nouvelle manière de voyager et des nouvelles de vivre le tourisme.

Pensé au début des années 70 comme un schéma d’aménagement (particulièrement pour le littoral), selon le directeur général du tourisme, Zoubir Mohamed Sofiane, il correspondait en ce temps-là à une politique populiste et dirigiste. De nos jours, les besoins ont littéralement changé, et le tourisme s’est grandement diversifié.

Pour ce directeur général du ministère du Tourisme, même si la destination Algérie est fortement appréciée à l’étranger, selon une revue spécialisée en matière touristique qui a placé l’Algérie parmi les trois destinations les plus prisées par les vacanciers, sur le terrain, la situation est tout autre, et en dépit des 25% d’augmentation de touristes annoncée, leur nombre est encore très en-dessous des espérances.

Le mal est-il aussi incurable ?

Pour M. Zoubir, la vision actuelle est loin de tout optimisme disproportionné, et répond d’une manière idoine à une problématique donnée . Tous les moyens ont été donnés à ce secteur pour se relever. Celui-ci en veut pour preuve les quelque 900 projets agréés. Ce responsable précise aussi que l’attrait des touristes pour un pays déterminé et en dehors des infrastructures de qualité, repose sur un certain nombre de facteurs parmi lesquels il met en avant la qualité de services ainsi que le coût attractif des prestations fournies. Or dans ce domaine, l’Algérie reste à la traîne et ce n’est pas la beauté de ses paysages et de sites qui vont y remédier.

Concrètement, relève M. Mohamed Sofiane, l’intérêt désormais accordé à cette activité, a fait passer le nombre de projets consacrés à l’activité touristique de 300 à 2 210, se traduisant, dit-il, de 100 à 120 établissements hôteliers livrés chaque année.

Pour lui, les assises du tourisme, qui se sont tenues à Alger, devront trouver les moyens de relancer ce secteur, notamment en matière d’offres touristiques et de destinations durables.

Cependant, durant ces assises, plusieurs problématiques ont été soulevées. Qu’il s’agisse de la formation, du marketing et de la valorisation de la destination Algérie, les participants à ces assises ont mis en relief les manquements et lacunes que connaît ce secteur.

Pour être attractif, il faudrait être compétitif, toutefois de ce point de vue, nos voisins immédiats sont largement en avance, et ce, d’autant plus que nos compatriotes préfèrent passer leurs vacances en Tunisie qu’en Algérie. L’insuffisance et la qualité de l’hébergement ainsi que la tarification inaccessible pratiquée par les différents voyagistes (hébergement et transport notamment), sont autant de raisons qui freinent notre tourisme.

Pour des observateurs, le tourisme algérien souffre de sa vision introvertie tournée vers elle même, comme bloquée à une certaine époque que nous avons déjà évoquée plus haut.

La relance peut aussi dépendre de tout un tissu de PME créatrices de richesses. C’est du moins la vision de Remy Poliwa représentant du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), pour qui, tout développement touristique passe par la création d’une valeur ajoutée à partir de la base, et ce, explique-t-il, à travers des micro-activités locales, créatrices de richesses. De même que par le respect de l’échelle de valeurs propres au secteur, ainsi que par l’encouragement et l’accompagnement des jeunes créateurs de projets touristiques. Ce spécialiste a recommandé d’axer les efforts autour des deux concepts que sont «Gouvernance et Durabilité», tout en prévoyant un «budget conséquent» aux aspects liés à la promotion, à travers un travail de marketing, pour valoriser les potentialités touristiques du pays.

Lors de ces assises, tous les participants étaient unanimes à dire que l’essor peut venir aussi de la diversification. Tourisme d’affaires, urbain, thermal, de montagne… sont autant d’options à défricher. Diversifier l’offre est aussi indispensable que la maîtrise des coûts et des prestations.

L’expert Aziz Nafa, chercheur au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), a, dans une évaluation du Schéma directeur d’aménagement touristique (Sdat), insisté sur l’aménagement du territoire, dans le cadre des Zones d’expansion touristique (ZET) créées jusque-là. Il a, par ailleurs, plaidé pour la mise en œuvre du système d’observation et d’évaluation touristique ainsi que de la Banque d’investissement touristique (BIT), les deux dispositifs étant prévus dans le cadre du Sdat.

Pour booster le secteur touristique, dont il est rappelé qu’il a contribué, en 2017, à plus de 15% du PIB de la Tunisie, de 11% de celui du Maroc et de seulement 1,5% de l’Algérie, il utile d’évoquer que celui-ci a été déclaré prioritaire par le gouvernement, qui lui a réservé des enveloppes financières conséquentes à cet effet.

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