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Et le service minimum ?

Les vendredis de la manif

S’il y a un fait sur lequel tout le monde s’accorde, les manifestations des citoyens qui ont lieu chaque vendredi depuis le 22 février dernier, sont pacifiques et se déroulent dans de bonnes conditions généralement, hormis quelques casseurs qui à la fin de chaque manifestation tentent de s’infiltrer et de s’adonner à des actes de violences. Ils sont vite maîtrisés par les services de sécurité qui sont rodés à ce genre de situations. Il faut reconnaître que ces casseurs sont désapprouvés par les citoyens qui n’hésitent pas à intervenir pour restituer un téléphone portable volé à son propriétaire ou alors à protéger les nombreuses familles qui manifestent chaque vendredi dans les rues. Les faits peuvent paraître paradoxaux mais ils sont là et témoignent de ce caractère pacifique dont tout le monde veut.

Cependant, car il y a un mais à toute cette bonne volonté populaire, c’est l’absence du service minimum requis qui est nécessaire en principe et qui doit être respecté même un vendredi ! En effet, chaque vendredi, tôt le matin, certains commerçants à la recherche comme c’est souvent le cas, du gain facile, sautent sur cette aubaine, qui leur est offerte pour s’en mettre plein les poches au détriment du citoyen. Ainsi donc et prétextant, les marches populaires, les prix des denrées alimentaires, des fruits et légumes connaissent des hausses inexpliquées. Le vendredi matin étant généralement jour de marché, les prix affichés dépassent tout entendement. La mercuriale est en folie, les boulangeries qui ont l’habitude de rester ouvert la journée du vendredi, ouvrent pour quelques heures seulement et referment très vite leurs boutiques. Prétextant la marche, ils n’hésitent pas à augmenter au passage le prix de la baguette au motif que leurs travailleurs sont absents. Un autre phénomène, les distributeurs automatiques sont tous hors service, rendant toute opération de retrait d’argent impossible. Il en est de même des transports publics qui sont tous à l’arrêt, il faut se déplacer à pied dans la capitale chaque vendredi ou alors avoir recours au système D puisque même les taxis sont aussi à l’arrêt à l’exception des clandestins qui profitent de l’aubaine qui leur est offerte sur un plateau. Les bouches de métro de la capitale sont cadenassées avant même le début de la marche, et les tramways aussi sans qu’aucune explication ne soit donnée par les responsables de ces entreprises qui sont pourtant astreintes au service minimum. Seuls quelques communiqués balancés sur les pages Facebook de Setram par exemple indiquent l’indisponibilité qui est due à des causes externes et puis c’est tout livrant ainsi de nombreux citoyens et utilisateurs de ces moyens de transport à la marche à pied parfois sur des kilomètres. Bien sûr, certains plus nantis peuvent attendre la fin de la manifestation et compter sur les plateformes de transport «Yassir» ou autres .La formule est cependant onéreuse et ne profite pas à tout le monde. Il faut se résigner et attendre le samedi matin pour voir les choses revenir à la normale. Cette situation est inédite, et inacceptable. Voir la capitale totalement privée de ces commodités et entièrement paralysée le vendredi devrait être sanctionné par la loi. Les responsables en charge de cette situation devraient peut-être réfléchir à des solutions afin de soulager les citoyens durant cette journée, car même s’il y a des manifestations qui contestent le pouvoir en place, nul n’a le droit de priver la capitale de ses commodités, ce ne sont pas des biens privés, ils appartiennent à la communauté. Les manifestants ont démontré le côté pacifique

des marches. Durant quatre vendredi successifs , ils ont veillé à préserver les biens du peuple Alors pourquoi cette paralysie ?

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