Exportations : les opérateurs réclament des avions cargo et un soutien accru au transport

Dans le cadre des efforts visant à dynamiser les exportations algériennes, les ministres du Commerce extérieur et des Transports intensifient leurs initiatives pour lever les obstacles logistiques. Ce mardi, ils dévoileront de nouvelles mesures en faveur des exportateurs, lors du lancement d’un convoi de camions transportant des marchandises algériennes à destination de l’Afrique. Toutefois, les opérateurs économiques réclament davantage de facilités pour renforcer la compétitivité des produits algériens sur les marchés internationaux.
Le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Mohamed Boukhari, ainsi que son homologue des Transports, Saïd Sayoud, rencontreront les exportateurs algériens à l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX). Lors de cette rencontre, dédiée aux nouvelles mesures relatives au transport international terrestre et aérien, plusieurs facilitations seront annoncées. En parallèle, un convoi de camions chargés de produits algériens sera officiellement lancé vers l’Afrique, tandis que des accords commerciaux seront signés entre entreprises algériennes et partenaires étrangers.
Des coûts de transport élevés freinant les exportations
Dans ce contexte, les experts indiquent que la relance des exportations hors hydrocarbures passe par une réduction significative des coûts, notamment dans le transport. Il estime que l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) exige une logistique adaptée, notamment par la mise à disposition d’avions cargo capables d’acheminer les marchandises vers l’Europe et l’Afrique. Actuellement, l’Algérie ne dispose que d’aéronefs destinés au transport de bagages, ce qui limite la capacité d’expédition des produits locaux.
Les exportateurs plaident également pour une prise en charge par l’État de 80 % des frais de transport aérien pendant trois ans, contre 50 % actuellement. Cette mesure, appliquée avant l’an 2000 pour les exportations vers la Libye et l’Irak, permettrait d’assurer une présence compétitive des produits algériens sur le marché africain et de gagner la confiance des clients locaux.
Modernisation du transport maritime et terrestre
Concernant le transport terrestre, les opérateurs réclament les mêmes avantages que pour l’aérien, d’autant plus que les exportateurs doivent aujourd’hui assumer la moitié des coûts, tandis que l’État prend en charge le reste. De telles mesures sont essentielles pour rendre les produits algériens plus attractifs face à la concurrence africaine.
Ils saluent par ailleurs la décision présidentielle de faire fonctionner les ports 24h/24, afin d’en finir avec les lourdeurs administratives qui alourdissent les coûts des exportateurs et importateurs. Selon lui, les retards portuaires augmentent de 25 % les frais logistiques, notamment en raison de la durée excessive de stockage des conteneurs et des délais de dédouanement.
Les opérateurs soulignent que 1,5 milliard de dollars sont perdus chaque année à cause du manque de modernisation des infrastructures portuaires. Cette facture pourrait être réduite grâce à des réformes permettant d’optimiser le transport maritime, d’accélérer le déchargement des navires et de numériser les procédures douanières via la plateforme ALSYSS.
Avec ces ajustements, les exportateurs espèrent voir le climat des affaires s’améliorer et les produits algériens conquérir plus efficacement les marchés africains et internationaux.