Face à la guerre commerciale sino-américaine, l’Algérie se positionne comme un partenaire stratégique de la Chine
Alors que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine continue de redessiner les équilibres du commerce mondial, certains pays, à l’instar de l’Algérie, y voient une opportunité à saisir. En effet, dans ce contexte de recomposition des chaînes de valeur, l’Algérie entend capitaliser sur ses relations solides avec Pékin pour attirer davantage d’investissements chinois et renforcer son positionnement économique à l’échelle régionale.
Un forum d’affaires pour renforcer le partenariat
C’est dans cette dynamique que se tiendra ce mardi à Alger, un forum d’affaires algéro-chinois organisé par l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement (AAPI) en collaboration avec l’ambassade de Chine en Algérie. Cet événement permettera de rapprocher les opérateurs économiques des deux pays et de mettre en lumière les opportunités d’investissement offertes par le marché algérien.
L’Algérie, future plateforme industrielle sino-africaine ?
Pour l’experte économique Lynda Bendjiane, la conjoncture actuelle constitue une fenêtre stratégique pour l’Algérie. « La guerre commerciale sino-américaine a poussé de nombreuses entreprises chinoises à rechercher des territoires partenaires pour délocaliser une partie de leur production et contourner les restrictions américaines. L’Algérie, avec sa position géographique stratégique, ses ressources humaines et son ouverture croissante à l’investissement, a toutes les cartes en main pour en bénéficier », affirme-t-elle.
À l’image de l’Éthiopie, qui a su attirer des investissements industriels chinois dans des secteurs comme le textile, l’Algérie pourrait devenir un hub industriel pour les entreprises asiatiques souhaitant s’implanter sur le continent africain. Mais pour ce faire, le pays devra accélérer le développement de ses infrastructures, notamment logistiques, tout en renforçant la sécurité juridique et la transparence pour les investisseurs.
Saisir l’opportunité de la recomposition économique mondiale
Lynda Bendjiane insiste : « Il ne s’agit plus seulement de coopération bilatérale, mais de repositionnement stratégique dans un monde en pleine mutation. Les pays capables de s’adapter à cette nouvelle donne et de valoriser leurs partenariats diplomatiques avec des puissances comme la Chine auront un rôle central à jouer dans l’économie mondiale de demain. »
L’Algérie semble en avoir pris conscience. Le forum d’affaires de cette semaine pourrait bien marquer une étape importante dans la concrétisation de cette ambition.
