Face à l’Algérie souveraine, la France perd son sang-froid

Mise en difficulté par la décision ferme et assumée de l’Algérie d’expulser douze agents français, Paris réagit dans la précipitation. L’Élysée a annoncé, mardi, l’expulsion de douze fonctionnaires algériens en poste au sein de son réseau consulaire et diplomatique, ainsi que le rappel de son ambassadeur à Alger, Stéphane Romatet. Une tentative de riposte qui traduit davantage un embarras diplomatique qu’une véritable stratégie.
Selon un communiqué de la présidence française, Alger serait responsable d’une « dégradation brutale » des relations bilatérales. Une accusation qui ne masque guère le trouble d’une ancienne puissance coloniale qui peine encore à accepter que l’Algérie décide, chez elle, en toute indépendance.
Cette réaction désordonnée intervient après que l’Algérie, dans le plein exercice de sa souveraineté, a ordonné le départ de douze agents français dont les activités ne répondaient manifestement pas aux normes diplomatiques. Une source française a d’ailleurs confirmé que les personnes concernées étaient déjà « en route pour la France ».
Plutôt que de s’interroger sur les raisons profondes de cette mesure algérienne, Paris joue la victimisation et s’accroche à un discours paternaliste en appelant Alger à « faire preuve de responsabilité ». Mais la vraie responsabilité est justement celle assumée par l’Algérie, qui exige désormais que les relations bilatérales soient fondées sur le respect mutuel, et non sur des postures héritées d’un autre temps.