Faid présente le Projet de Loi de Finances devant les membres du Conseil de la Nation
Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a présenté devant le Conseil de la Nation le projet de loi de finances pour l’année 2025. Ce texte met en avant les grandes orientations économiques pour renforcer la stabilité et la diversification de l’économie algérienne, tout en répondant aux exigences budgétaires. Dans un contexte économique difficile, le gouvernement affiche des priorités axées sur l’investissement productif, la maîtrise des finances publiques et le soutien aux secteurs stratégiques.
Croissance économique et prévisions budgétaires
Le ministre Faid a rappelé que l’économie algérienne a enregistré un taux de croissance de 4,4 % en 2024, et que l’objectif pour 2025 est de porter ce taux à 5 %. Cette prévision repose en grande partie sur la montée en puissance des secteurs hors hydrocarbures, notamment l’agriculture et l’industrie, dans le cadre de la stratégie de diversification.
Le budget de l’État connaît une progression significative depuis 2020, passant de 7 820 milliards de dinars à environ 15 275 milliards de dinars en 2024. Pour l’année 2025, les dépenses publiques sont prévues en hausse de 7 %, soit un budget total de 16 336 milliards de dinars. Cette augmentation permettra d’appuyer les programmes d’investissements dans les infrastructures et les secteurs sociaux.
Objectifs de diversification et soutien aux secteurs productifs
Le projet de loi de finances 2025 consacre 30 % de son budget aux dépenses d’équipement, soit environ 4 900 milliards de dinars, avec des fonds destinés principalement aux projets d’infrastructures de transport, d’énergie renouvelable, et de numérisation. Ces investissements visent à renforcer la compétitivité et l’autosuffisance économique en réduisant la dépendance aux importations.
Le gouvernement prévoit également une enveloppe de 1 500 milliards de dinars pour le soutien aux PME et aux startups, dans l’optique de promouvoir l’innovation et d’encourager l’économie de la connaissance. L’objectif est de créer 100 000 emplois supplémentaires dans les secteurs de la technologie, de l’industrie manufacturière, et de l’agriculture saharienne, avec des incitations fiscales étendues pour les entreprises innovantes et les projets dans les zones prioritaires, en particulier dans le Sud.
Maîtrise de la dette publique et recettes fiscales
La dette publique est aujourd’hui maintenue en dessous de 50 % du PIB, soit environ 9 000 milliards de dinars, un niveau que le gouvernement souhaite préserver pour éviter une charge d’intérêt excessive. M. Faid a souligné que le remboursement des obligations liées au financement non conventionnel représente un défi pour la période 2025-2027, avec des échéances totalisant près de 1 000 milliards de dinars.
En termes de recettes, le gouvernement prévoit de collecter 6 300 milliards de dinars en recettes fiscales, en hausse de 5 % par rapport à l’année précédente, grâce à des efforts pour élargir l’assiette fiscale et à la mise en place de nouvelles technologies de contrôle fiscal. Parmi les mesures phares, une simplification des démarches fiscales vise à encourager les travailleurs indépendants et les petites entreprises à se conformer aux obligations fiscales, contribuant ainsi à l’économie formelle.
Allocation budgétaire pour les programmes sociaux
Dans un contexte de forte pression sur le pouvoir d’achat, le projet de loi de finances 2025 consacre près de 6 000 milliards de dinars aux dépenses sociales, avec un accent particulier sur la santé, l’éducation et les programmes de soutien aux familles. Les subventions aux produits de première nécessité sont maintenues, représentant 1 800 milliards de dinars, afin de stabiliser les prix des produits alimentaires de base.
L’éducation et la formation bénéficient d’un budget de 1 200 milliards de dinars pour moderniser les infrastructures scolaires et soutenir les programmes de formation professionnelle. De même, 1 000 milliards de dinars sont alloués au secteur de la santé, pour améliorer l’accès aux soins de qualité et moderniser les équipements des hôpitaux.
Perspectives économiques : Renforcement de l’économie verte
Dans le cadre des engagements pour une transition énergétique, l’Algérie prévoit d’investir 800 milliards de dinars dans les énergies renouvelables, visant une production supplémentaire de 2 000 MW d’ici fin 2025. Ces projets incluent des centrales solaires dans le Sud et des initiatives pour promouvoir l’efficacité énergétique dans les bâtiments publics. Par ailleurs, des incitations sont introduites pour attirer les investisseurs privés dans le secteur des énergies propres.
En conclusion, le projet de loi de finances 2025 marque une étape clé dans la transformation de l’économie algérienne, en conjuguant rigueur budgétaire et ambitions de développement. Grâce à des réformes fiscales, un soutien accru aux secteurs productifs et un engagement pour une économie verte, l’Algérie entend renforcer sa résilience économique et offrir