Longtemps objet de polémique et surtout de rejet de la part des opérateurs économiques algériens et des investisseurs étrangers, les lois sur les investissements semblent être en fin de cycle.
Dépassées par la conjoncture et les exigences de la nouvelle donne économique, elles doivent être révisées dans les plus brefs délais. C’est ce qu’a relevé, le ministre de l’Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali Brahim, à l’APN, en marge de la séance plénière consacrée à la présentation et au débat du plan d’action du gouvernement. Cette révision vise en premier lieu à assurer une meilleure attractivité des investisseurs nationaux et étrangers, avec la suppression des exonérations fiscales et douanières injustifiées. Le ministre a précisé que la révision des lois régissant l’investissement industriel était devenue « une nécessité indispensable», indiquant que l’investissement requérait la stabilité des textes juridiques et la transparence totale.
Et de poursuivre que son secteur est disposé à revoir les lois des investissements avant l’été, ajoutant que l’on ne peut pas compter sur une administration qui à la fois octroie des autorisations d’investissement et procède à leur retrait, car étant une logique qui n’encourage pas l’investissement. Les textes juridiques seront actualisés afin de drainer des investisseurs dans un cadre juridique précis, a-t-il affirmé. Répondant à une question sur le montage des voitures en Algérie, M. Ferhat Aït Ali a indiqué qu’il était temps de supprimer les exonérations douanières et les avantages fiscaux accordés aux monteurs et de mettre fin au monopole.
Ces exonérations coûtent au Trésor public des montants importants et réduisent les réserves de change sans concrétiser une véritable industrie, a-t-il déploré. Le ministre a également rappelé que dans les années 1990, l’Algérie avait des sociétés publiques en industrie de l’électroménager, à l’instar de l’Enie et de l’Eniem avant l’accès du secteur privé à ce domaine. A noter qu’après que l’Etat algérien eut supprimé la règle 49/51, le plan d’action du gouvernement soumis à l’APN, évoque un «renouveau économique».
Il s’agit, outre la réforme fiscale, d’amélioration «substantielle» du climat des affaires, le développement stratégique des filières industrielles et des mines, la rationalisation des importations et promotion des exportations, l’assainissement de la sphère commerciale et la transition énergétique. Il est aussi question à opérer l’adéquation formation-emploi, en fonction des besoins du marché. Le troisième chapitre est consacré au développement humain et à la politique sociale.
Par Arezki Louni