Par Zahir Radji
Afin de mettre de l’ordre et de garantir une alimentation en continu de l’eau pour les Algériens, l’Etat se déploie pour la mise en œuvre d’une nouvelle politique de gestion. C’est l’Algérienne des eaux (ADE) qui va garantir dorénavant la gestion de l’ensemble des communes.
Le programme d’intégration tracé à cet effet devrait se terminer en décembre 2021, a fait savoir hier le directeur général de l’ADE, Smaïl Amirouche, lors d’un point de presse consacré au bilan de la distribution de l’eau durant la journée de l’Aïd El-Adha.
Le même responsable a relevé qu’au premier janvier 2019, 568 communes continuent de gérer l’eau dans ces localités. Les pouvoirs publics ont décidé, indique-t-il, de transférer la gestion de l’eau dans ces communes vers l’Algérienne des eaux (ADE), en procédant en contrepartie au versement d’une somme d’argent estimé à 100 millions de DA par commune. «Au total, l’Etat devrait verser 60 milliards de DA pour notre entreprise afin d’entamer les procédures d’intégration. Le programme d’intégration qui devrait être achevé en décembre 2020 a été prolongé à décembre 2021», a précisé M. Amirouche qui a imputé ce retard aux financements qui n’ont pas été mobilisés à temps par les pouvoirs publics. Toutefois, et après avoir reçu des garanties de la part de l’Etat, l’ADE a déjà entamé la mise en œuvre de ce programme, en intégrant 250 communes. Les autres restantes seront intégrées progressivement, assure-t-il.
Le DG de l’ADE a mis l’accent sur la nécessité de ces financements pour l’amélioration de la qualité des services et de gestion de l’eau. D’ailleurs, explique-t-il, de nouvelles agences commerciales seront construites à cet effet. Il y aura également le recrutement du personnel et l’installation de compteurs. «La totalité des communes seront gérées par l’ADE ou par ses trois filiales (Seal, Seaco et Seao)», a-t-il souligné.
S’agissant de la disponibilité de l’eau durant la journée de l’Aïd, le même responsable a indiqué que l’ADE avait mobilisé tous les moyens humains et matériels à cet effet, en expliquant que le problème des perturbations enregistrées dans certaines localités est dû à la surconsommation. «Il y a un problème de capacités. On a consommé en 5 heures ce que nous devrons consommer en 24 heures. La problématique est plus que technique», a-t-il expliqué. Pour lui, la solution à ce phénomène conjoncturel c’est de rationaliser la consommation d’eau. Sur un autre registre, le DG de l’ADE a souligné que 75% des Algériens ont de l’eau grâce aux puits, réseaux et barrages et que 14% d’entre eux ont de l’eau un sur deux jours, ajoutant que le programme tracé vise à éliminer les perturbations en alimentation de l’eau. Dans ce cadre, il a fait savoir qu’après l’achèvement de plusieurs projets d’AEP, 95% de la population aura de l’eau. Par ailleurs, M. Amirouche Smaïl a écarté l’ouverture du secteur à l’investissement privé. «Le gouvernement ne compte pas pour l’instant s’associer avec le privé pour investir dans ce domaine, puisque le prix de l’eau est subventionné par l’Etat», a-t-il conclu.
