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Guerre commerciale : l’UE réplique aux taxes américaines en imposant des droits de douane sur des produits « Made in USA »

Bruxelles passe à l’action. En réponse aux taxes américaines de 25 % sur l’acier et l’aluminium, la Commission européenne a annoncé, ce mercredi 12 mars, l’instauration de droits de douane « forts mais proportionnés » sur une série de produits en provenance des États-Unis. Ces mesures entreront en vigueur à partir du 1ᵉʳ avril 2025.

Une riposte en deux temps

Face à cette nouvelle offensive commerciale de Washington, l’Union européenne réactive les contre-mesures déjà mises en place en 2018 et 2020, suspendues jusqu’au 31 mars 2025. « Pour la première fois, ces mesures de rééquilibrage seront appliquées dans leur intégralité. Des droits de douane toucheront divers produits américains, allant des bateaux au bourbon, en passant par les motos », a précisé la Commission européenne.

Des tensions commerciales ravivées

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a exprimé ses regrets face à cette escalade, rappelant que « les droits de douane sont des taxes qui pénalisent à la fois les entreprises et les consommateurs ». Selon les estimations de Bruxelles, ces mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises (soit 26 milliards d’euros), un montant équivalent à celui visé par les sanctions européennes.

L’entrée en vigueur des nouvelles taxes américaines, effective depuis ce mercredi à 00h01 (4h01 TU), accentue les tensions entre les États-Unis et leurs principaux partenaires commerciaux. Outre l’UE, le Canada, la Chine, le Japon et l’Australie figurent parmi les pays les plus touchés.

Vers une « réponse efficace » de l’UE

Afin de limiter l’impact sur les entreprises et les consommateurs européens, une phase de consultation de deux semaines avec les parties prenantes de l’UE est prévue. L’objectif est de cibler les produits les plus stratégiques pour « garantir une réponse efficace », tout en minimisant les perturbations économiques.

Réactions internationales mitigées

À l’international, les réactions sont partagées. L’Australie a vivement critiqué ces taxes américaines, les qualifiant de « totalement injustifiées ». Son Premier ministre, Anthony Albanese, a dénoncé un « geste inamical », regrettant l’échec des négociations pour une exemption.

Le Royaume-Uni, quant à lui, adopte une approche plus prudente. Londres a fait savoir qu’aucune contre-mesure immédiate ne serait prise, préférant privilégier des négociations en vue d’un accord commercial avec Washington. Jonathan Reynolds, secrétaire d’État britannique au Commerce, a toutefois exprimé sa « déception » face à ces nouvelles taxes.

Sur les marchés, la nervosité est palpable. Wall Street a effacé la quasi-totalité de ses gains enregistrés depuis l’élection de Donald Trump, alimentant les craintes d’un ralentissement économique aux États-Unis.

Avec cette nouvelle escalade protectionniste, l’Europe et ses alliés se retrouvent face à un défi de taille : défendre leurs industries tout en évitant une guerre commerciale aux conséquences potentiellement dévastatrices.

 

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