Lakhdar Bouregaâ nous quitte avec tous les honneurs. Héros de la guerre de libération et figure de proue du Hirak populaire, l’ancien commandant de la wilaya IV historique, né à El Omaria dans la wilaya de Médéa en 1933 est décédé mercredi à l’âge de 87 ans. « Lakhdar Bouregaâ est sous la protection d’Allah », a écrit Hani Bouregaâ. » Selon les vœux de sa famille, Bouregaà atteint depuis quelques jours de Covid 19, sera inhumé au cimetière de Sidi Yahia, à Hydra, sur les hauteurs d’Alger et non au carré des Martyrs, comme annoncé par la télévision publique. Un des membres fondateurs du Front des Forces socialistes, Bouregaâ sera enterré dans l’intimité comme ce fut le cas pour son défunt « compagnon » Hocine Ait Ahmed. Lakhdar Bouregaâ fut l’un des membres fondateurs du Front des forces socialistes (FFS), le plus ancien parti d’opposition d’Algérie, en 1963. Après l’indépendance, opposant politique au Front de libération national (FLN), parti unique, il avait été torturé et emprisonné de 1967 à 1975 sous la présidence de Houari Boumediene. Il avait à nouveau été emprisonné du 30 juin 2019 au 2 janvier 2020 après s’être engagé aux côtés du « Hirak ». Il avait été inculpé d’ « outrage à corps constitué » et « de participation à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la Défense nationale ». A l’annonce de son décès, les hommages se sont multipliés sur les réseaux sociaux et via les communiqués officiels et d’anonymes. C’est le cas notamment du Premier ministre Abdelaziz Djarad et du chef d’état major de l’ANP, Said Chengriha. Ce dernier a présenté, en son nom et au nom de l’ensemble des personnels de l’ANP, ses condoléances à la famille et aux proches du moudjahid. « Suite au décès du Moudjahid Commandant, Lakhdar Bouregaa, dans la soirée du mercredi 4 novembre 2020, Monsieur le Général de Corps d’Armée Saïd Chanegriha, Chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire, présente en son nom et au nom de l’ensemble des personnels de l’Armée nationale populaire, ses sincères condoléances et sa profonde compassion à la famille du défunt…. » Pour sa part, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a affirmé, hier que l’Algérie avait perdu, avec la disparition du moudjahid Lakhdar Bouragaa « un militant et défenseur de ses convictions pour le changement, des convictions auxquelles il est resté fidèle toute sa vie ». Avec son décès l’Algérie perd l’un de ses dignes fils qui a sacrifié ce qu’ils ont de meilleur pour qu’elle vive libre et indépendante. Une Algérie où chacun aura sa place et son droit d’avoir des droits. Repose en paix.
A.L
