Hydrocarbures : l’Algérie, partenaire clé d’Eni en Afrique en 2024

Le dernier rapport de transparence publié par la compagnie italienne Eni pour l’année 2024 met en lumière le rôle central de l’Afrique dans sa stratégie énergétique. Sur un total de 9,1 milliards de dollars de paiements versés aux États dans le monde, près de 61 % ont été destinés à des pays africains, soit plus de 5,7 milliards de dollars.
L’Algérie se positionne comme le deuxième pays africain bénéficiaire, avec 1,2 milliard de dollars reçus par l’État au titre des activités d’exploration et de production. Elle est devancée par la Libye (2,1 milliards de dollars), mais devance des pays comme l’Égypte, le Nigeria ou encore le Ghana. Ce volume de paiements reflète la solidité du partenariat entre Eni et Sonatrach, ainsi que la place stratégique de l’Algérie dans l’approvisionnement énergétique du groupe.
Les sommes versées couvrent divers types de redevances : impôts sur les bénéfices, primes de production et de signature, ou encore paiements en nature convertis en valeur monétaire. En Afrique, Eni opère principalement dans le cadre de contrats de partage de production, qui impliquent une fiscalité plus directe et plus visible que dans d’autres régions du monde.
La forte concentration des paiements dans certains pays s’explique aussi par la nature des projets : des gisements matures, avec des infrastructures existantes et une rentabilité élevée. Toutefois, cette dépendance aux revenus fossiles africains interroge, à l’heure où la transition énergétique devient une priorité mondiale et où le continent africain est confronté à des enjeux climatiques majeurs.
À travers ce rapport, Eni affiche sa conformité aux exigences européennes en matière de transparence, tout en révélant les profondes interconnexions entre les grandes compagnies énergétiques et les États africains producteurs, au premier rang desquels figure l’Algérie.