Il est temps de réviser l’accord avec l’UE à la lumière du nouveau contexte international
D’après l’expert en géoéconomique Abderrahmane Hadef, « l’association de l’union européenne avec l’Algérie doit être adaptée à l’évolution du contexte du système économique mondial, notamment au niveau régional. Il est nécessaire de concevoir un partenariat renouvelé basé sur des principes solides, tout en s’orientant vers les enjeux auxquels les deux parties doivent affronter, tel le développement du sud, le phénomène du changement climatique, le phénomène de la rareté des ressources naturelles surtout les ressources énergétiques, mais aussi la saturation en termes de croissance au niveau de l’Europe ».
Et il ajoute l’expert Hadef que « les deux parties doivent réfléchir à un partenariat avec des bases plus solides. Le plus important est d’ouvrir un dialogue franc entre l’Algérie et l’Europe en vue de comprendre ce qui n’a pas marché durant la période précédente, étant que l’accord entre l’Algérie et l’Union Européenne a été conclu dans des circonstances un peu particulières pour l’Algérie. Cependant, l’Algérie connaît actuellement un changement radical, puisque son économie enclenche sa dynamique et une transformation de son modèle de croissance commence à prendre forme. Alors que l’Europe, elle,est à la recherche de partenaires dans le cadre de raccourcissement des chaînes d’approvisionnement. A cet effet, il devient important de discuter de manière objective sur le réaménagement de cet accord ».
Hadef évoque qu’ « il est nécessaire d’encourager des investissements durables orientés vers les nouvelles technologies, les énergies renouvelables, et vers des secteurs à hauts potentiels notamment dans le domaine industriel. Il est donc important d’avoir des coopération dans le domaine scientifique, et de travailler en commun pour créer des mécanismes de financement pour soutenir la dynamique économique, mais aussi d’apporter des solution en matière de financement aux investissements bilatéraux ».
L’expert géoéconomique Abderrahmane Hadef pense qu’en fin de compte « l’Algérie et l’Union Européenne ont besoin de dialoguer pour transformer les opportunités existantes, qui sont énormes en matière de développement économique, et exploiter les avantages que les deux parties disposent. L’Algérie détient des potentialités latentes et des actifs dormants à valoriser, ainsi que des avantages en matière de capacités énergétiques fossiles et énergies renouvelables. La proximité géographique est extrêmement importante, en ajoutant à cela une jeunesse bien formée puisque l’université algérienne produit plus de 300 mille diplômés chaque année, dont plus de 30% sont spécialisés dans le domaine technique. L’Algérie doit en bénéficier du niveau technologique de l’Europe et ses actifs industriels, et nous constatons que l’Europe commence à délocaliser ses industries voraces énergétiquement, mais œuvrer également à l’harmonisation des normes pour permettre à l‘Algérie de mieux maitriser les barrières non tarifaires qui sont à l’origine de ce déséquilibre des échanges commerciaux. Cela se réalise par le rapprochement des communautés d’affaires, par des mécanismes réels, et des projets de coopérations comme la mise en œuvre du partenariat à travers des investissements durables lancés récemment par la délégation européenne en Algérie pour promouvoir l’investissement ».