L’Algérie connaît une accélération dans le développement de son industrie automobile avec l’intérêt grandissant de plusieurs constructeurs internationaux. Après le lancement de la production locale par Fiat, d’autres marques sont en phase de concrétisation, marquant un tournant décisif pour le secteur.
À ce jour, six groupes étrangers ont exprimé leur volonté d’implanter des unités de production en Algérie. Les constructeurs chinois Chery, Hyundai et Great Wall sont en négociation avec le ministère de l’Industrie pour établir leurs usines et lancer l’assemblage de véhicules ainsi que la fabrication de pièces détachées. Certains projets sont déjà bien avancés. L’usine de JAC est prête à 100 % et attend uniquement l’autorisation officielle pour démarrer la production. Geely a, quant à lui, obtenu son agrément final, ouvrant la voie à la mise en place de son unité industrielle. Renault, déjà présent en Algérie avec son usine de Oued Tlelat, prévoit une relance de ses activités avec un investissement important pour moderniser son site et reprendre la production à grande échelle.
Dans cette dynamique, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a supervisé la signature d’un protocole d’accord entre son département, les fabricants de véhicules et le Comité de suivi de l’activité de fabrication de pièces de rechange. Cette initiative vise à structurer un véritable écosystème automobile national, en augmentant le taux d’intégration locale et en réduisant la dépendance aux importations.
L’un des principaux objectifs de cette convention est d’inciter les fabricants de véhicules à privilégier les composants produits localement, réduisant ainsi le recours aux importations et favorisant le développement d’une industrie nationale de pièces détachées. Le protocole d’accord insiste également sur la nécessité pour les constructeurs de respecter les cahiers des charges, en garantissant une augmentation progressive du taux d’intégration locale. Pour accompagner cette transition, un cadre favorable à l’émergence d’une industrie de sous-traitance compétitive sera mis en place, facilitant l’insertion des fabricants de composants dans la chaîne de production nationale et internationale.
Par ailleurs, cette initiative encourage une coopération étroite entre les constructeurs automobiles et les producteurs de pièces de rechange, afin d’assurer une production conforme aux normes techniques et de qualité exigées par l’industrie. Elle prévoit également des mesures pour simplifier et accélérer l’homologation des pièces et accessoires, garantissant ainsi leur conformité aux standards requis et leur intégration dans les processus de fabrication.
Le ministre de l’Industrie a souligné l’importance d’un climat d’investissement attractif, misant sur le renforcement du partenariat entre le secteur public et privé, ainsi que sur un cadre réglementaire incitatif, garantissant une croissance durable du secteur. Il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir cette transformation industrielle, qui devrait favoriser la création d’emplois et renforcer la position de l’Algérie sur le marché automobile, tant au niveau local qu’international.
Avec ces avancées, l’Algérie semble se diriger vers une nouvelle ère industrielle, visant à structurer une filière automobile intégrée et à réduire sa dépendance aux importations. Toutefois, la réussite de cette transformation dépendra de la stabilité réglementaire, de l’accompagnement des investisseurs et du développement d’un réseau de sous-traitance performant.
