Industrie: Bilan trimestriel mitigé selon l’ONS
L’Office National des Statistiques (ONS) a publié les résultats de son enquête sur les conditions de production de l’industrie algérienne pour le deuxième trimestre 2024. Cette étude, basée sur les avis des chefs d’entreprises, explore plusieurs paramètres clés, notamment l’approvisionnement en matières premières, la main-d’œuvre, la trésorerie et les équipements.
Les résultats révèlent une baisse de l’activité industrielle par rapport au trimestre précédent, avec un taux d’utilisation des capacités de production oscillant entre 50 % et 75 %. Environ 32 % des entreprises publiques ont signalé un approvisionnement en matières premières insuffisant par rapport à leurs besoins, provoquant des ruptures de stocks allant jusqu’à 29 jours. En outre, 15 % des chefs d’entreprises publiques rapportent des pannes d’électricité, entraînant des arrêts de production de courte durée, bien que l’approvisionnement en eau ait été jugé satisfaisant.
La demande pour les produits fabriqués a montré une évolution contrastée : elle est en hausse dans le secteur public, tandis que le secteur privé la juge stable. La plupart des entreprises déclarent avoir répondu à l’ensemble de leurs commandes, et les stocks restants sont jugés conformes aux attentes. Cependant, 27 % des entreprises publiques font face à des difficultés de transport.
L’enquête souligne également une réduction des effectifs au cours de ce trimestre, bien que le niveau de qualification soit considéré comme suffisant par 75 % des entreprises publiques et 82 % du privé. Cependant, des difficultés de recrutement subsistent pour 16 % des entreprises publiques et 6 % du privé.
Sur le plan financier, 70 % des entreprises publiques et la majorité du secteur privé qualifient leur trésorerie de « normale », malgré des délais de recouvrement des créances prolongés et des charges d’exploitation élevées. En réponse, 20 % des entreprises publiques et 2 % des privées ont contracté des crédits bancaires, obtenus sans difficulté notable.
Les chefs d’entreprise pointent aussi la vétusté des équipements comme un frein à la production : 62 % des entreprises publiques et 24 % des privées ont enregistré des pannes durant le trimestre, bien que la majorité aient été réparées rapidement. Par ailleurs, près de 21 % des entreprises publiques et 28 % des privées ont entrepris des renouvellements d’équipements pour augmenter leur production.
Les perspectives pour le prochain trimestre varient entre les secteurs. Les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques, électroniques (ISMME) et les matériaux de construction affichent une progression, avec des prévisions de hausse d’activité. A contrario, les secteurs des mines, de la chimie, des industries agroalimentaires, du bois, et des textiles et cuirs ont enregistré un recul, certains anticipant une poursuite de cette tendance, tandis que d’autres espèrent une reprise.
Ce bilan reflète les défis persistants et les attentes de redressement pour l’industrie algérienne, confrontée aux contraintes d’approvisionnement, aux problèmes d’équipements et aux difficultés de recrutement, mais également animée par des espoirs de croissance pour les mois à venir.