La BA à la rescousse des entreprises

Par Zahir Radji
Pour la quatrième fois de suite, la Banque d’Algérie a décidé la reconduction de certaines mesures de soutien prises en faveur des entreprises, et ce jusqu’au 30 septembre 2021, à l’effet de réduire les répercussions de la pandémie de la Covid-19 sur leurs activités.
«La Banque d’Algérie a reconduit, pour la quatrième fois, jusqu’au 30 septembre 2021, les mesures d’allègement de certaines dispositions prudentielles, applicables aux banques et aux établissements financiers, contenues dans l’instruction n°05-2020 du 6 avril 2020», lit-on dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Concernant les mesures d’allègement applicables aux banques, il s’agit de la réduction du seuil minimum du coefficient de liquidités et de la dispense des banques et des établissements financiers, de l’obligation de construction du coussin de sécurité.
Pour ce qui est des mesures d’allègement applicables à la clientèle des banques, il est question du report du paiement des tranches de crédit, arrivant à échéance, ou rééchelonnement des créances de la clientèle impactée par la conjoncture induite par la Covid 19. Cela, en plus de la poursuite des financements en faveur des clients qui bénéficient déjà des mesures de report, ou de rééchelonnement des créances. La Banque d’Algérie a souligné, que «ces mesures sont arrêtées dans le cadre de la poursuite du soutien en faveur des entreprises, à l’effet de réduire les répercussions de la pandémie sur leurs activités». Pour rappel, le 7 mars dernier, et face aux doléances de plusieurs opérateurs économiques qui ont été confrontés au non-respect de ces instructions de la part de leurs banques, la BA a rappelé à l’ordre certains établissements financiers et banques récalcitrantes, qui ont continué à appliquer aux entreprises en situation de difficulté passagère, des mesures de recouvrement coercitives, telles que l’application des pénalités de retard sur le paiement des échéances de crédit, permettant ainsi à certaines banques, d’augmenter leurs revenus, en contradiction avec l’éthique et l’émission de saisie-arrêt par certaines banques, à l’encontre de leur clientèle en difficulté de remboursement des crédits. En effet, et selon les chiffres avancés par le président de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF), Lazhar Latreche, environ 1.000 milliards DA de crédits bancaires ont été rééchelonnés par les banques algériennes, depuis le début de la crise. Cette décision d’assouplissement concerne notamment, les crédits dédiés à l’exploitation, à l’investissement et aux personnes physiques. Ces derniers auront désormais, un délai supplémentaire, variant entre 18 à 36 mois pour le remboursement de leur dette. Le même responsable a précisé, dans une déclaration à une chaine de télévision, que les banques ont traité, depuis mars 2020 à ce jour, 10.399 dossiers, représentant un montant de 1.052 milliards DA. Ceci montre l’effort consenti par le secteur bancaire, dans l’amortissement du choc de la crise financière engendrée par la double crise, sanitaire et économique, du pays, suite notamment à la baisse drastique des prix du pétrole. Des centaines d’entreprises, de divers secteurs, notamment du BTPH, ont été frappées de plein fouet par cette crise. Un bon nombre d’elles sont au bord de la faillite, et font face à un problème de trésorerie. Le résultat de cette crise est visible : pas moins d’un million d’emplois ont été supprimés. Des chefs d’entreprises, et experts en économie, ont interpellé à maintes reprises les Pouvoirs publics, sur la nécessité de prendre d’autres mesures «fortes», allant jusqu’à une amnistie fiscale, pour les PME en difficulté. Pour eux, c’est le seul moyen pour la préservation du tissu économique et industriel du pays. L’arrivée d’un financier à la tête du Gouvernement, en l’occurrence Aymen Benabderrahmane, pourrait être le début de la solution pour les questions économiques en suspens.