La banque d’Algérie appelée à faire respecter ses directives

Par Abdelkader Mechdal
Dans la pratique de la politique générale du gouvernement, il est d’importance que la fonction de régulation soit capable de soumettre tous les intervenants sur le marché au respect des directives publiques, surtout en temps de crise comme c’est le cas actuellement, et ce dans un objectif de cohérence visant un ajustement qui va profiter à toute l’économie nationale.
Les ajustements consentis par les pouvoirs publics ont porté sur l’appui envers le monde des entreprises qui a supporté les foudres de la crise dès le déclenchement de la pandémie du coronavirus, ce qui les a mis devant la menace de la fermeture sous le poids de l’arrêt de l’activité, d’une part, et des dettes cumulées, d’une autre part. La menace a, en fait, un autre visage qui est celui de voir des milliers de postes d’emploi s’évaporer, creusant ainsi une situation déjà fragile interprétée en ces quelques 500 000 licenciements, en relation avec la conjoncture, ce qui pousse le taux de chômage vers des niveaux élevés, avoisinant les 15%.
Pour pallier à cette situation difficile, il a été décidé que l’État prenne des décisions dans le sens de limiter le poids des dettes sur les entreprises, en procédant à la prorogation des délais de remboursement touchant les dettes fiscales et bancaires. Si le dossier des impôts a été pris en charge d’une façon automatique par l’administration fiscale, celui géré par le système bancaire a rencontré des entraves en relation avec la multiplicité des intervenants sur le marché. Dans ce sens, des opérateurs économiques se sont plaints du fait que des banques du secteur privé ne veulent pas jouer le jeu et refusent, d’une façon catégorique, l’application de la directive reçue par l’autorité monétaire. C’est drôle quand même que de se retrouver dans une situation où les directives de la banque d’Algérie ne soient pas respectées, puisque les concernés directement par la procédure, qui sont les entreprises, sont dans le droit de se rapprocher des services de la banque centrale et exposer la situation de refus émanant des banques primaires en question, et là l’autorité monétaire aura à déclencher une enquête pour situer les dépassements dans la gestion de ce dossier crucial. Là, les banques commerciales sont tenues de respecter la décision de la banque centrale sans aucune réserve, sinon elles auront à affronter des sanctions allant jusqu’au retrait pur et simple de leur agrément d’exercer sur le marché national. En fait, les banques privées en Algérie sont des capitaux étrangers et sont accusées de ne pas accompagner les entreprises algériennes, au point où le président de la CIPA (Confédération des industriels et producteurs algériens), a tiré à boulets rouges sur les banques étrangères, considérant qu’elles ne font que dans la promotion des produits importés de leur pays d’origine et qu’elles ne font rien pour accompagner le développement des entreprises nationales pourtant leurs clientes depuis leur installation en Algérie. Mais, dans une situation d’une application stricte des procédures décidées par l’État et concrétisées par les directives de la banque d’Algérie, ce genre de problème n’a pas lieu d’exister, à moins que les instances de l’autorité monétaire font dans la discrimination, en obligeant les banques publiques au respect de ses directives et s’abstiennent de faire la même chose avec les banques étrangères, ce qui exige des éclaircissements de la part de la banque centrale, et qu’elle fasse en sorte d’imposer le respect des choix publics dans ce domaine.